Environ 800 manifestants ont défilé à Tunis vednredi, dénonçant les atteintes aux libertés et appelant au boycott du scrutin de dimanche.
Des millions de Tunisiens doivent se rendre aux urnes ce dimanche pour élire leur président. Un scrutin que beaucoup d'experts considèrent comme joué d'avance : depuis son arrivée au pouvoir il y a 5 ans, le dirigeant sortant, Kaïs Saïed s’est employé à concentrer tous les pouvoirs, et à faire disparaître méthodiquement toute forme d’opposition et mis la justice au pas.
Ce vendredi, des centaines de manifestants ont exhorté l'Union européenne à exercer davantage de pression sur le gouvernement tunisien, et dénoncé le très controversé pacte migratoire, qui a fait de Kaïs Saïed un partenaire incontournable pour Bruxelles.
"Il y a beaucoup de jeunes ici aujourd'hui, et ils n'ont pas vécu sous la dictature de Ben Ali. Ils ne savent pas ce que signifie la dictature. Répression, torture, emprisonnement. Ils n'ont pas vécu sous un État policier, mais je suis très heureux de les entendre aujourd'hui dire non à un nouvel État policier", affirme Hamma Hammami, porte-parole du Parti des travailleurs de Tunisie.
Il s'agit de la troisième élection présidentielle depuis le renversement du régime de Ben Ali après le Printemps arabe de 2011, et de la première depuis que Kaïs Saïed a instauré un régime d’exception en Tunisie en 2021.
Le Président sortant est arrivé au pouvoir en promettant de lutter contre la corruption et de donner plus de pouvoir à la jeunesse et aux gouvernements locaux. Mais son mandat est aujourd'hui perçu comme une désillusion par de nombreux Tunisiens.