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Bruno Retailleau, la voix radicale du gouvernement français

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau Tous droits réservés  Christophe Ena/Copyright 2024 The AP. All rights reserved.
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Par Grégoire Lory
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Appliquer rapidement le pacte européen sur l’asile et la migration, réviser de la directive retour, le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, annonce sa politique de fermeté quitte à se rapprocher de la droite radicale européenne.

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C’est le nouveau venu à la table du Conseil de l’UE. Le Français Bruno Retailleau a participé jeudi (10 octobre) à sa première réunion des ministres en charge de l'Intérieur. Avant de faire ses premiers pas sur la scène européenne, le représentant français avait déjà planté son décor politique : il veut plus de fermeté en matière de politique migratoire.

A son arrivée à Luxembourg, l’ancien président des Républicains au Sénat a assuré observer une convergence européenne afin de protéger les citoyens "des chocs migratoires".

Pour l’analyste politique du European Policy Centre Eric Maurice, Bruno Retailleau est conforme à la garantie politique qu’il doit apporter au sein du gouvernement français minoritaire et derrière lequel flotte constamment l’ombre de l’extrême droite.

"Bruno Retailleau est un gage donné à la droite française et à l'extrême droite en termes de discours, puisque Bruno Retailleau est assez dur sur les questions migratoires", explique-t-il.

A l’issue des élections législatives anticipées en juillet aucun groupe n’a obtenu la majorité absolue. Le bloc de gauche, le Nouveau front populaire, est arrivé en tête devant le camp présidentiel (Ensemble pour la République) et l’extrême droite du Rassemblement national. Les Républicains du Premier ministre ont rassemblé 6% des voix. La survie politique de cette équipe gouvernementale, qui s'appuie sur le centre présidentiel et les chrétiens-démocrates, dépend donc des partis hors de la coalition.

Action dans le cadre européen

Après avoir réclamé la réforme du Pacte européen asile et migration, adopté au printemps dernier après des années de négociations difficiles, Bruno Retailleau demande aujourd'hui sa mise en œuvre le plus rapidement, voire de façon "anticipée".

Le ministre français veut aussi revoir la "directive retour", dont le principe directeur est de renvoyer dans le pays d'origine ou de transite tout migrant en situation irrégulière. Ce texte, adopté en 2008, fixe aussi la durée de rétention et du traitement des cas des mineurs.

La réglementation a été élaborée "dans un monde radicalement différent. Elle (la directive) est mal nommée parce qu'en réalité la directive retour empêche beaucoup de retours", assure Bruno Retailleau.

Le ministre français de l'Intérieur ajoute n'écarter "aucune solution a priori" sur le transfert de migrants dans des centres hors de l'Union européenne, à l'image de l'accord entre l'Italie et l'Albanie. "Toutes les solutions innovantes doivent être utilisées", assure-t-il.

Ce discours radical connaît un écho à l'échelle européenne. L’Allemagne a réintroduit des contrôles à ses frontières terrestres, l'extrême droite progresse dans les urnes dans plusieurs pays membres,les Pays-Bas réforment leur politique d’asile, la Hongrie a été condamnée en juin par la Cour de justice de l’UE à une amende de 200 millions d’euros car le pays est accusé de se "soustraite de manière systématique et délibérée" à la politique européenne de l’asile.

"Peut-être que Bruno Retailleau a vu cette opportunité politique", reconnaît Eric Maurice. Toutefois, "je pense qu'il a une vision surtout nationale. C'est aussi quelqu'un qui n'est pas extrêmement connu sur la scène politique nationale. Il l'était au sein du Sénat, c'était le chef du groupe de la droite au Sénat. Mais il doit se tailler une stature politique nationale. Il doit affirmer son identité politique. Je pense qu'on est sur un discours volontariste pour marquer son territoire politique au sein de la coalition".

Bruno Retailleau a aussi provoqué la polémique à propos de l'Etat de droit. Il estime que ce principe "n'est pas intangible, ni sacré", un commentaire rapidement recadré par le Premier ministre français.

Ces sorties semblent cependant avoir séduit le dirigeant souverainiste hongrois. Viktor Orban, a reconnu devant la presse au Parlement européen à Strasbourg avoir "beaucoup de respect" pour le ministre français.

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