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Que signifierait une victoire de Donald Trump pour les relations entre l'UE et la Chine ?

Le président chinois Xi Jinping et le candidat républicain américain Donald Trump.
Le président chinois Xi Jinping et le candidat républicain américain Donald Trump. Tous droits réservés  Andrew Harnik/AP
Tous droits réservés Andrew Harnik/AP
Par Paula Soler & Amandine Hess
Publié le
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L'UE a déclaré qu'elle souhaitait atténuer les risques dans ses relations avec Pékin, mais pourrait-elle être amenée à durcir sa position envers la Chine si le candidat républicain Donald Trump l'emporte la semaine prochaine ?

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De récents sondages montrent le candidat républicain Donald Trump et sa rivale démocrate Kamala Harris au coude à coude dans la course à la présidence américaine du 5 novembre. L'Europe se prépare à tous les scénarios et répercussions possibles.

Selon des chercheurs et des analystes politiques consultés par Euronews, une victoire de Donald Trump signifierait probablement moins de prévisibilité, moins de coopération avec les alliés mondiaux tels que l'UE et plus de tensions commerciales avec la Chine.

"L'Europe devrait s'attendre à davantage de droits de douane, de sanctions et de pressions pour découpler [couper les liens] avec la Chine", explique Ceren Ergenc, chercheuse au Centre for European Policy Studies (CEPS), lors d'un entretien avec Euronews. La manière dont les deux candidats à la présidence mettront en œuvre leurs mesures devraient toutefois différer.

"L'administration Harris poursuivra une manière plus institutionnalisée de faire les choses, alors qu'une administration Trump le fera de manière plus personnalisée", ajoute Ceren Ergenc.

L'ancien président Trump a déjà menacé d'imposer des droits de douane sur les importations européennes, remis en question les engagements de l'OTAN en cas d'invasion de la Russie et même menacé de réduire le financement américain à l'Ukraine déchirée par la guerre.

La position du candidat républicain à l'égard de la Chine est toutefois moins prévisible, compte tenu de ses remarques mitigées sur Taïwan, les dirigeants de Pékin et les politiques commerciales et industrielles.

À la fin de l'été, le candidat républicain s'est exprimé sur ses relations avec le président chinois Xi Jinping lors d'une interview accordée à Fox News, déclarant qu'il n'y avait "pas de plus grand critique de la Chine que moi".

"Mais je respectais la Chine et je respectais le président Xi et j'avais une excellente relation avec eux", a ajouté Donald Trump, envisageant de bonnes relations avec le pays à l'avenir.

La vice-présidente Kamala Harris a, quant à elle, réaffirmé le soutien des États-Unis à Taïwan dans des déclarations antérieures et s'est montrée plus franche quant au respect des droits de l'homme en Chine.

Avec Harris, "nous verrons une continuation de ce qui s'est passé avec Biden, ce qui signifie plus de coordination, plus d'échange d'informations et plus d'alignement des politiques, ce qui est à la fois positif et négatif", prédit Francesca Ghiretti, directrice de recherche à RAND Europe, affirmant que Kamala Harris serait une alliée connue et proche, mais aussi une alliée qui a parfois du mal à s'aligner sur l'Europe.

Pour Mario Esteban, la position américaine n'affecterait pas la position de l'UE sur les droits de l'Homme en Chine, mais laisserait les 27 plus isolés au niveau mondial - et aurait également des implications commerciales.

"En théorie, une administration Trump serait moins géopolitique qu'une administration Harris et pousserait tout beaucoup plus dans le domaine du protectionnisme économique", estime Mario Esteban, analyste au sein du groupe de réflexion espagnol Elcano Royal Institute.

L'opposition de Donald Trump au programme de lutte contre le changement climatique pourrait également renforcer la position des Européens sceptiques vis a vis du Pacte vert européen, ajoute Mario Esteban.

Le groupe de travail de l'UE à l'épreuve de Trump

Ces derniers mois, un groupe de travail de la Commission européenne a analysé les scénarios post-électoraux aux États-Unis et leurs implications pour l'Europe, y compris une éventuelle escalade des tensions entre Pékin et Washington.

Depuis 2016, lorsque Trump a été élu président pour la première fois, les relations entre les États-Unis et la Chine se sont détériorées, évoluant vers une approche "petit jardin et grande clôture" - des restrictions sévères sur un petit nombre de technologies ayant un potentiel militaire important, parallèlement à des échanges économiques normaux dans d'autres domaines.

Toutefois, la Chine est, après les États-Unis, le deuxième partenaire commercial de l'Union européenne. Il ne sera donc pas facile pour Bruxelles de se montrer ferme avec le géant asiatique, même si la pression américaine s'intensifie.

"Il y aura une résistance de la part de l'Europe parce qu'il y a tellement d'acteurs du côté de l'UE. Et même au sein de l'UE, il n'y a pas de consensus entre les institutions sur la question du découplage par rapport à l'atténuation des risques [la réduction des dépendances et des vulnérabilités critiques de l'Union]", explique Ceren Ergenc.

Ces dernières années, la Chine a été à la fois le concurrent économique, le partenaire et le rival systémique de l'UE ; malgré les tensions croissantes, les deux parties sont très dépendantes économiquement l'une de l'autre.

"Une victoire de M. Trump signifierait que dans certains cas, l'Europe prendrait des mesures pour améliorer ses relations avec la Chine, l'Allemagne étant le cas le plus clair, mais dans d'autres cas, elle pousserait simplement à l'autonomie stratégique", prédit à Euronews Alicia García Herrero, chercheuse principale au groupe de réflexion Bruegel basé à Bruxelles.

En 2023, le commerce de l'UE avec la Chine représentait un déficit de 292 milliards d'euros, les équipements de télécommunications et les machines électriques faisant partie des biens les plus importés.

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