La procureure générale s'est basée dans sa déclaration sur l'enquête présentée par la chaîne Keshet 12, selon laquelle Sarah Netanyahu aurait utilisé un réseau d'activistes du Likoud pour faire pression sur des opposants politiques et un témoin clé dans le procès de son mari.
La procureure générale d'Israël a ordonné à la police d'ouvrir une enquête sur l'épouse du Premier ministre Benjamin Netanyahu, soupçonnée d'avoir harcelé des opposants politiques et un témoin dans le procès pour corruption du dirigeant israélien.
La procureure générale Gali Baharav-Miara en a fait l'annonce jeudi, déclarant que l'enquête se concentrerait sur les conclusions d'un reportage accablant, diffusé par le chaîne Keshet 12 (Canal 12).
L'enquête journalistique a permis de découvrir un ensemble de messages WhatsApp qui indiquent que Sara Netanyahou avait ordonné à Hanni Bleiweiss, l'ancienne assistante de son mari, décédée l'année dernière des suites d'un cancer, d'orchestrer des manifestations et une campagne de harcèlement en ligne, à l'aide de bots, contre Hadas Klein, un témoin clé dans l'une des trois affaires de corruption impliquant le chef du gouvernement.
Le procureur général n'a pas mentionné le nom de Mme Netanyahou, et le ministère de la justice a refusé de faire d'autres commentaires.
Adas Klein, ancienne assistante du producteur de cinéma Arnon Milchan, aurait été la cible privilégiée des militants du Likoud, le parti de Netanyahu.
Répondant à des questions des juges, dans le cadre du "procès des cadeaux", Mme Klein a décrit de nombreux épisodes au cours desquels elle a dû faire passer des cigares, des bijoux et du champagne rosé pour des dizaines de milliers d'euros au couple Netanyahu. Selon elle, il ne s'agissait pas de cadeaux, mais d'exigences de la part de la famille du chef du gouvernement. S
Selon le L'émission "Ouvda" de la chaîne Keshet 12, Mme Bleiweiss a également reçu l'ordre d'organiser des manifestations devant le domicile de la procureure principale dans l'affaire de corruption, Liat Ben-Ari, et du procureur général de l'époque, Avichai Mandelblit, qui avait émis les actes d'accusation, ainsi que des protestations et des campagnes sur les médias sociaux visant à salir les opposants politiques.
Selon le rapport, Mme Bleiweiss a été une aide loyale de M. Netanyahou pendant des décennies. Mais alors qu'elle était malade, Sara Netanyahou l'aurait maltraitée, ce qui l'aurait poussée à partager les messages avec un journaliste peu de temps avant sa mort.
Les auteurs de l'émission affirment que Yaïr Netanyahu, le fils du Premier ministre, a rendu visite à la famille de Bleiweiss peu de temps après sa mort pour éviter que son téléphone portable et toute sa correspondance ne tombent "entre de mauvaises mains".
Sara Netanyahou a déjà été accusée de comportement abusif à l'égard de son personnel. Ces accusations, auxquelles s'ajoutent celles de dépenses excessives et d'utilisation de l'argent public pour ses goûts personnels extravagants, lui ont valu l'image d'une personne déconnectée des Israéliens.
En 2019, elle a été reconnue coupable de mauvais usage de fonds publics pour des frais de bouche.
Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, qui supervise la police et qui a suggéré à plusieurs reprises que la procureure générale, Baharav-Miara, devrait être renvoyée en raison d'une série de griefs à son encontre, a déclaré que la dernière annonce était une raison supplémentaire de la démettre de ses fonctions.
"Quelqu'un qui persécute politiquement les ministres du gouvernement et leurs familles ne peut pas continuer à exercer les fonctions de procureur général", a-t-il ajouté.
Dans une vidéo publiée jeudi, Benjamin Netanyahu a qualifié l'émission de "propagande qui fait surgir des mensonges de l'obscurité".
"Mes adversaires de gauche et les médias ont trouvé une nouvelle cible. Ils attaquent sans pitié ma femme, Sara", a-t-il dénoncé.
Déboires judiciaires
Cette affaire est la dernière d'une longue série d'ennuis judiciaires pour le couple Netanyahu.
Le Premier ministre est accusé de fraude, d'abus de confiance et d'acceptation de pots-de-vin de la part de magnats des médias dans trois affaires distinctes.
Le chef du gouvernement nie les accusations et se dit victime d'une "chasse aux sorcières" menée par des procureurs, une police et des médias trop zélés.