Une session plénière du sommet de l'IA s'est tenue ce mardi, réunissant les chefs d'État et de gouvernement. Parmi eux, un invité de marque, le Premier ministre indien. Paris compte sur un partenariat avec New Delhi pour faire face à la concurrence des géants technologiques chinois et américains.
Le Sommet pour l'action sur l'Intelligence Artificielle s'est poursuivi ce mardi à Paris avec un invité de marque, le Premier ministre indien Narendra Modi. Cette visite en tant que "co-président" du sommet, selon les termes d'Emmanuel Macron, témoigne de la pérennité des relations entre les deux pays, et de leur évolution positive dans un monde en pleine mutation.
L'économie indienne est l'une des plus dynamiques au monde. En 2025, elle occupera la cinquième place dans le classement du PIB mondial. Ce dernier étant estimé à 3 550 milliards de dollars.
Dans son discours, le Premier ministre Modi a appelé à investir dans la formation et la requalification des personnes en vue d'un avenir fondé sur l'intelligence artificielle (IA). Il a également affirmé que la gouvernance consistait à garantir son accès à tous, en particulier dans les pays du Sud.
"Pour ce faire, nous devons mobiliser nos ressources et nos talents et l'Inde dispose de l'un des plus grands viviers de talents en IA au monde" a-t-il affirmé.
Le sommet d'action sur l'IA prend toute son importance à la suite du tsunami provoqué par la société chinoise DeepSeek. Le ministre indien des Technologies de l'information, Ashwini Vaishnaw, a déclaré depuis, que l'Inde envisageait de développer un modèle national d'IA.
Parmi les annonces de la journée, le président français, Emmanuel Macron, a déclaré que les entreprises étrangères et nationales investiront un total de plus de 100 milliards d'euros dans des projets d'intelligence artificielle en France, marquant ainsi une volonté de positionner le pays comme un pôle compétitif pour le développement de l'IA.
La présidente de la Commission européenne a également annoncé elle aussi un plan d'investissement de 200 milliards d'euros dans l'IA, argent public et privé.
La France a aussi confirmé que l'Inde accueillerait le prochain sommet sur l'IA après que le Premier ministre Modi en a exprimé son intérêt. L'Inde a également assuré la France de son plein soutien à ses initiatives en matière d'IA.
"L'Inde sera heureuse d'accueillir le prochain sommet" sur l'intelligence artificielle, a déclaré Narendra Modi.
Une coopération stratégique
Depuis la fin des années 90, les liens stratégiques entre la France et l'Inde ont traditionnellement porté sur des domaines tels que la défense, la sécurité ou l’espace ainsi que la collaboration dans le domaine de l’énergie nucléaire civile.
Les principaux projets en cours dans le domaine de la défense comprennent l'achat d'une vingtaine d'avions Rafale, mais aussi de trois nouveaux sous-marins conventionnels de classe Scorpène, par la marine indienne. Un transfert de technologie assez inédit dans ce secteur.
Les relations bilatérales s'étendent aussi aux secteurs de la technologie, de l'innovation, des énergies renouvelables, du commerce, de l'économie, etc.
Suite du programme en France pour le Premier ministre indien
Mercredi, Narendra Modi se rendra au cimetière militaire de Mazargues, entretenu par la Commonwealth War Graves Commission à Marseille, pour rendre hommage aux sacrifices consentis par les quelques 90 000 soldats indiens envoyés en France lors de la Première Guerre mondiale, l’Inde faisant alors partie de l’Empire britannique.
Environ 10 000 y perdirent la vie.
Ils inaugureront ensuite un nouveau consulat indien dans la cité phocéenne.
Le Premier ministre Modi et Emmanuel Macron visiteront également le centre d’études nucléaires de Cadarache, ou se trouve le réacteur thermonucléaire expérimental international (ITER), un projet de haute technologie.
L'Inde, qui participe activement au projet de technologie de fusion, a des besoins énergétiques très importants pour atteindre ses objectifs de développement.