La ministre lituanienne de la Défense estime que l’OTAN traverse une période très difficile en raison de la lenteur de l’Europe pour développer ses capacités de défense.
Alors que les États-Unis jugent irréaliste d'envisager un retour de l’Ukraine à ses frontières d’avant 2014, les pays alliés de l’OTAN se réunissent ce jeudi à Bruxelles afin de discuter de leurs dépenses de défense et des conditions potentielles du règlement du conflit entre Kyiv et Moscou.
"Trouver des moyens pour générer de la force"
Invitée dans l'émission Europe Conversation d'Eurenews, Dovilė Šakalienė, la ministre lituanienne de la Défense a reconnu que l’OTAN traverse actuellement une période critique : "Je pense que nous sommes au début d'un processus très difficile dans lequel nous devrons trouver des moyens spécifiques pour générer de la force", a-t-elle déclaré.
"Je comprends également qu'il y a un accord dans la salle sur le fait que nos propres capacités sont nécessaires, car comment pouvons-nous aider durablement l'Ukraine si nos propres capacités de défense se développent plus lentement que celles de l'agresseur ? La taille de l'armée ukrainienne et la taille de notre industrie de défense, de nos propres capacités de défense, ne correspondent pas à la vitesse de l'industrie militaire russe, de la transition russe de l'économie de paix à l'économie de guerre, du rassemblement des troupes russes à une vitesse assez menaçante", a-t-elle ajouté.
Les dirigeants des 27 États membres se demandent actuellement comment combler un déficit de dépenses de défense de 500 milliards d’euros au cours de la prochaine décennie afin de continuer à fournir à l’Ukraine ce dont elle a besoin pour se défendre et garantir que le bloc puisse se protéger seul, si nécessaire.
Le dirigeant polonais Donald Tusk a déclaré qu’il "s’opposerait à l’imposition de restrictions sur les achats d’armes", tandis que son homologue lituanien, Gitanas Nausėda, a appelé l’UE "à passer à un programme économique positif" avec les États-Unis, en achetant davantage de gaz naturel et d’équipements militaires.
Le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth a insisté jeudi sur le fait que la poussée rapide du président Donald Trump en faveur de pourparlers de paix sur la guerre russe en Ukraine n'était "pas une trahison" de Kyiv de la part de l'un de ses alliés les plus importants.