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À Munich, l'UE appelle à l'unité, les États-Unis dénoncent un recul des valeurs démocratiques

Le vice-président des États-Unis JD Vance, à droite, rencontre la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, à Paris, le 11 février 2025.
Le vice-président des États-Unis JD Vance, à droite, rencontre la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, à Paris, le 11 février 2025. Tous droits réservés  AP Photo/Thomas Padilla
Tous droits réservés AP Photo/Thomas Padilla
Par Alice Tidey
Publié le Mis à jour
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Si la présidente de la Commission européenne a souligné la nécessité de renforcer la coopération transatlantique, le vice-président américain a critiqué un recul des valeurs démocratiques en Europe.

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Lors de la conférence de Munich sur la sécurité qui s'est tenu vendredi, Ursula von der Leyen et J.D. Vance ont exprimé des points de vue très différents sur les menaces qui pèsent sur l'Europe.

L'unité transatlantique face aux défis mondiaux

La présidente de la Commission européenne a mis l'accent sur les défis communs à l'UE et aux États-Unis en matière de commerce et de sécurité : "Nous savons qu'une Europe plus forte est meilleure pour nous tous. Une Europe plus forte travaille avec les États-Unis pour dissuader les menaces que nous avons en commun en tant que partenaires. C'est pourquoi nous pensons que les guerres commerciales et les tarifs douaniers punitifs n'ont aucun sens", a-t-elle déclaré.

De son coté, le vice-président américain a reproché à l'Union européenne d'avoir reculé sur le plan des valeurs démocratiques.

Washington impose des droits de douane

Washington a annoncé cette semaine l'application des droits de douane de 25 % sur toutes les importations d'aluminium et d'acier, y compris en provenance d'Europe, et qu'il imposerait des droits de douane réciproques à ses partenaires américains sur la base d'un examen "pays par pays".

"Nous utiliserons nos outils pour préserver notre sécurité économique et nos intérêts", a déclaré Ursula von der Leyen, avant d'ajouter que "bien sûr, nous sommes prêts à trouver des accords qui fonctionnent pour tous - à travailler ensemble pour que chacun soit plus prospère et plus sûr".

L'Ukraine au centre des préoccupations

Concernant l'Ukraine, Ursula von der Leyen a adopté un ton conciliant après que Donald Trump a annoncé que s'être entretenu avec son homologue russe et que leurs "équipes respectives" allaient entamer des pourparlers de paix "immédiatement".

Cette annonce a suscité des inquiétudes dans les capitales européennes, qui redoutent que l'Ukraine et l'Europe ne soient exclues des négociations.

Ursula von der Leyen a tenté de rassurer en soulignant que l'UE et les États-Unis étaient unis dans leur volonté d'une paix juste et durable, avec une Ukraine souveraine et prospère. La présidente de la Commission européenne a insisté sur l'importance de ne pas céder à l'indignation et a précisé que l'Europe resterait un acteur clé dans le processus de paix.

"Car oui, l'UE et les États-Unis veulent mettre fin à l'effusion de sang. Nous voulons une paix juste et durable, qui conduise à une Ukraine souveraine et prospère. Et l'Ukraine devrait recevoir de solides garanties de sécurité", a-t-elle déclaré.

Ursula von der Leyen a mis en avant l’aide financière et militaire considérable déjà apportée par l’UE, qui s’élève à 134 milliards d’euros, un montant supérieur à toute autre contribution.

"L'Europe fera sa part et apportera davantage à la table des négociations, notamment par le biais d'une "augmentation" des dépenses de défense", a déclaré la chef de la Commission européenne.

Activation de la "clause dérogatoire" pour la défense

Ursula von der Leyen a reconnu la nécessité d’augmenter les dépenses européennes en matière de défense. "Actuellement, l’UE consacre environ 2,5 % de son budget à la défense, mais ce chiffre doit augmenter significativement", a-t-elle affirmé.

À cet égard, elle a annoncé son intention de proposer l’activation de la "clause dérogatoire" pour les dépenses de défense. Cette mesure permettrait de suspendre temporairement les règles budgétaires de l’UE afin d’autoriser les États membres à accroître leurs investissements militaires sans enfreindre les réglementations fiscales européennes. Ursula von der Lyen a précisé que cette initiative serait accompagnée de règles spécifiques pour garantir une mise en œuvre contrôlée et conditionnelle.

"Nos valeurs ne changent pas. Elles sont universelles. Mais comme le monde change, nous devons adapter notre façon d’agir. Il est temps de déplacer des montagnes en Europe. Vive l’Europe !", a conclu la présidente de la commission européenne.

J.D. Vance critique le recul des valeurs démocratiques en Europe

Après l’intervention d'Ursula von der Leyen, J.D. Vance a pris la parole pour dénoncer ce qu’il considère comme une menace interne à l'Europe : le recul de ses valeurs fondamentales.

"La menace qui m'inquiète le plus vis-à-vis de l'Europe n'est ni la Russie, ni la Chine, ni aucun autre acteur extérieur. Ce qui m'inquiète, c'est la menace qui vient de l'intérieur : le recul de l'Europe par rapport à certaines de ses valeurs les plus fondamentales, des valeurs partagées avec les États-Unis d'Amérique", a déclaré le vice-président américain.

J.D. Vance a cité plusieurs exemples, notamment l'annulation des résultats électoraux en Roumanie, les répressions de la liberté d'expression en Suède et au Royaume-Uni, ainsi que les tentatives de contrôle des réseaux sociaux à travers de nouvelles lois européennes. Selon lui, ces événements témoignent d’un déclin de la démocratie en Europe.

"Dans toute l'Europe, je crains que la liberté d'expression ne soit en recul", a-t-il déclaré, accusant l'administration de Joe Biden de censurer également la liberté d'expression.

Le vice-président américain a fustigé les hommes politiques européens qu'il a accusés d'avoir "peur des voix, des opinions et de la conscience qui guident leur propre peuple".

"Je pense que la crise à laquelle nous sommes confrontés tous ensemble est une crise que nous avons nous-mêmes provoquée. Si vous avez peur de vos propres électeurs, l'Amérique ne peut rien faire pour vous", a-t-il déclaré, avant de sembler établir un lien entre le mécontentement croissant de la classe politique européenne et l'immigration, qu'il juge trop importante.

L’Ukraine n'a été mentionnée que de manière marginale dans son discours, sans qu’il aborde directement les pourparlers de paix évoqués par Donald Trump.

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