Alors que de 23 500 séismes ont secoué les îles grecques de Santorin et Amorgos depuis fin janvier, les acteurs du tourisme font face à un double défi à l'approche de la saison touristique : la crainte d'annulations massives et une pénurie de main-d'œuvre.
Depuis la fin du mois de janvier, plus de 23 500 séismes ont secoués les îles grecques de Santorin et d'Amorgos, suscitant des inquiétudes parmi les habitants et les acteurs du tourisme.
Incertitudes sur les réservations
Alors que s'annonce le début de la saison touristique, la plupart des vacanciers ont déjà réservé leur hébergement. En raison de l'activité sismique récente, de nombreux hôteliers redoutent cependant une vague d’annulations.
"Le flux de nos réservations commence et se rétablit, avec une légère variation pour le début de la saison, qui commence dans quelques jours, parce que les événements sismiques sont très récents. L'été (saison touristique) semble se dérouler à un rythme normal. Nous espérons qu'elle sera rétablie dans une très large mesure, voire totalement. " confie Margarita Karamolegou, secrétaire générale de l'Association des hôteliers de Santorin.
Le surtourisme, un problème de longue date
À Santorin, le tourisme emploie près de 55 000 personnes, travailleurs locaux ou saisonniers et génère 3 % du PIB du pays. De nombreux habitants de l'île dénoncent cependant un surtourisme. Ceux-ci réclament l'amélioration des infrastructures, notamment celle du port. Ceux-ci appellent aussi à repenser le modèle touristique de l’île, en plaçant la durabilité au cœur des priorités.
" L'île est aujourd'hui... comme l'El Dorado. Elle est victime d'un entreprenariat prédateur, qui n'a que des caractéristiques et des critères quantitatifs. L'État doit avant tout cesser de considérer Santorin comme un revenu.", explique Giorgos Damigos, hôtelier. "Cette activité sismique peut donc être une occasion pour la société de comprendre et peut-être de ressentir ce qui est réellement en jeu."
La crainte d'une pénurie de main-d'œuvre
En raison des tremblements de terre, Giannis, propriétaire de l'un des restaurant de l'île, a été contraint de fermer son établissement durant plusieurs semaines. Si le restaurateur a rouvert, certains de ses employés, préoccupés par la situation, n’ont pas encore repris leur poste.
"La plupart des gens ont peur et attendent ce qui va se passer, ce qui va être fait par l'État, s'ils peuvent recevoir une aide, même financière, pour pouvoir revenir." témoigne Giannis.
L'une des îles les plus populaires de la mer Égée connaît une situation sans précédent. Les hommes d'affaires locaux sont optimistes. Pourtant, au-delà des touristes, le problème est de trouver des travailleurs pour travailler dans les bars, les restaurants et les hôtels. Attirer la main-d'œuvre pourrait s'avérer être le plus grand défi de la saison qui commence."
Bien que les entrepreneurs locaux demeurent optimistes quant à la reprise du tourisme, un problème majeur émerge : la pénurie de main-d'œuvre pour soutenir l'activité dans les bars, restaurants et hôtels. À l'approche du pic de la saison touristique, la capacité à recruter suffisamment de personnel pour répondre à la forte demande pourrait se révéler être le plus grand défi des mois à venir.