« Il n'y avait aucune raison pour que Poutine tire des missiles sur des zones civiles... ces derniers jours », a déclaré Trump sur Truth Social. « Cela me fait penser qu'il ne veut peut-être pas arrêter la guerre ; il me mène simplement en bateau et il faut traiter différemment avec lui ».
La rencontre directe et impromptue entre les deux dirigeants lors des obsèques du pape au Vatican, samedi, ainsi que les déclarations de plus en plus critiques du locataire de la Maison-Blanche envers Vladimir Poutine, ont fait naître un espoir d'avancée dans le processus de paix en Ukraine.
C'était le premier face-à-face entre les deux dirigeants depuis qu'ils se sont disputés lors d'une réunion houleuse dans le bureau ovale de la Maison Blanche en février.
Solen Volodymyr Zelensky, il s'agissait d'une "rencontre hautement symbolique qui a le potentiel de devenir historique si nous parvenons à des résultats communs".
« Une bonne rencontre. Nous avons pu échanger de nombreux points en tête-à-tête. Nous espérons que tout cela aboutira à un résultat », a-t-il constaté dans un message sur ses réseaux sociaux, et a énuméré quels doivent ces résultats, selon lui :
« Protéger la vie de notre peuple. Un cessez-le-feu complet et inconditionnel. Une paix fiable et durable qui empêchera la réapparition de la guerre. »
La Première ministre italienne Giorgia Meloni, qui a aussi rencontré Zelensky, à Rome, a déclaré que la rencontre entre les deux présidents « est d'une grande importance ».
« Voir Donald Trump et Volodymyr Zelensky parler de paix aux funérailles du Pape a une signification immense... Aujourd’hui est un jour historique », rapporte ses propos Sky News.
La Première ministre a également salué la pleine volonté de l'Ukraine d'un cessez-le-feu immédiat, selon un communiqué du gouvernement italien, et « on s'attend désormais à ce que la Russie démontre elle aussi concrètement sa volonté de paix », indique le rapport.
Le même son de cloche chez un autre interlocuteur de Zelensky lors des adieux au pape, le président français Emmanuel Macron, qui a estimé que l'Ukraine était prête à un cessez-le-feu inconditionnel, et c'est maintenant au Vladimir Poutine de prouver qu'il veut vraiment la paix.
Seul le président allemand Frank-Walter Steinmeier a un peu douché les espoirs liés à la « soi-disante diplomatie funéraire », quant à des négociations diplomatiques en marge des funérailles du pape François.
« Nous ne devrions pas placer trop d’espoir dans la soi-disant diplomatie funéraire », a déclaré Steinmeier à Rome. Selon lui, de tels événements offrent bien sûr l’occasion de brèves discussions.
"Mais je ne conseillerais pas de s'attendre à ce qu'il y ait ici, en marge de ces cérémonies funéraires, de grandes discussions de politique étrangère", a souligné le président allemand.
Trump tance vertement Poutine... qui assure Witkoff de sa volonté de négocier avec l'Ukraine sans conditions préalables
Le président Donald Trump a déclaré samedi qu'il doutait que Vladimir Poutine veuille mettre fin à sa guerre en Ukraine, exprimant un nouveau scepticisme quant à la possibilité de parvenir bientôt à un accord de paix. La veille, seulement, Trump avait déclaré que l'Ukraine et la Russie étaient « très proches d'un accord ».
"Il n'y avait aucune raison pour que Poutine tire des missiles sur des zones civiles, des villes et des villages, au cours des derniers jours", a déclaré Trump dans un message sur les réseaux sociaux alors qu'il rentrait aux États-Unis.
Trump a également fait allusion à de nouvelles sanctions contre la Russie.
« Cela me fait penser qu'il ne veut peut-être pas arrêter la guerre, qu'il me juste mène en bateau et qu'il faut le traiter différemment, par le biais de "sanctions bancaires" ou de "sanctions secondaires" ? Trop de gens meurent !!! », a-t-il conclu.
Les nouveaux doutes soulevés par Trump surviennent alors que le président et ses principaux collaborateurs intensifient leurs efforts pour parvenir à un accord afin de mettre fin à la guerre qui a commencé en février 2022 lorsque la Russie a envahi l'Ukraine.
Ces commentaires contrastent également fortement avec l'évaluation positive de Trump selon laquelle les deux parties étaient « très proches d'un accord » après que son envoyé spécial, Steve Witkoff, a rencontré Poutine à Moscou vendredi.
Le président russe Vladimir Poutine, lors d'une réunion avec l'envoyé spécial du président américain Stephen Witkoff le 25 avril, a confirmé la volonté de la partie russe de négocier avec l'Ukraine sans conditions préalables.
Selon le porte-parole de Poutine, Dmitri Peskov, « Poutine en a déjà parlé à plusieurs reprises. »
Le Kremlin a déclaré que la réunion avait permis de « rapprocher davantage les positions de la Russie et des États-Unis » sur un certain nombre de questions, et avait également évoqué « la possibilité de reprendre les négociations directes entre les représentants de la Russie et de l'Ukraine ».
Poutine, qui fait face à un mandat d'arrêt émis par la Cour pénale internationale pour crimes contre l'humanité dans sa guerre en Ukraine, n'a pas assisté aux funérailles du pape François.
Ces derniers mois, Moscou a intensifié ses attaques contre l’Ukraine. Jeudi, une attaque a eu lieu dans la capitale ukrainienne Kyiv, faisant au moins 12 morts.
Depuis le début de la guerre de la Russie contre l'Ukraine en février 2022, Moscou a pris le contrôle du territoire ukrainien dans les régions de Louhansk, Donetsk, Zaporijia et Kherson.
La Crimée, une péninsule stratégique le long de la mer Noire dans le sud de l'Ukraine qui a été saisie par la Russie en 2014, est devenue l'un des territoires que Trump a suggéré à l'Ukraine d'abandonner dans son plan de paix pour mettre fin à la guerre.
Le président Zelensky a promis de ne céder aucun territoire ukrainien, affirmant que cela est contraire à la constitution ukrainienne.