Cette rencontre s'inscrit dans un contexte des fortes tensions entre Ottawa et Washington, Donald Trump ayant imposé d'importants droits de douanes sur les principales exportations canadiennes et menacer d'annexer le Canada pour en faire le 51e État américain.
Mark Carney a annoncé vendredi qu'il s'apprêtait à rencontrer le président américain Donald Trump à la Maison Blanche mardi prochain.
La prochaine visite du Premier ministre canadien s'inscrit dans un contexte des conflits commerciaux entre Ottawa et Washington et après que Donald Trump a menacé d'annexer le Canada pour en faire le 51e État américain.
"Mardi, j'ai eu un appel très constructif avec le président Trump, et nous avons convenu de nous rencontrer mardi prochain à Washington", a déclaré Mark Carney. "Mon gouvernement se battra pour obtenir le meilleur accord pour le Canada".
"Nous nous rencontrons en tant que chefs de notre gouvernement", a poursuivi le dirigeant, prévenant qu'il ne "prétendait pas que ces discussions seraient faciles."
Le Premier ministre élu pour tenir tête à Donald Trump
Mark Carney s'est exprimé lors de sa première conférence de presse depuis la victoire de sa formation, le parti libéral, aux elections législatives - victoire largement considérée comme une réponse à à l'offensive commerciale et aux critiques à l'égard de la souveraineté canadienne de Donald Trump.
Les libéraux ont obtenu 168 des 343 sièges de la Chambre des communes du Canada, ce qui leur permet d'établir un gouvernement minoritaire, bien qu'ils n'aient pas atteint les 172 sièges requis pour une majorité.
Le Premier ministre canadien a également déclaré qu'il recevra prochainement le roi Charles III.
Le monarque britannique, chef d'État du Canada - pays membre du Commonwealth britannique des anciennes colonies - ouvrira la prochaine session parlementaire à Ottawa et prononcera le discours du Trône, le 27 mai prochain.
L'ancienne relation entre le Canada et les États-Unis révolue
Depuis ses prises de fonction, Mark Carney n'a eu de cesse de saluer les nations fondatrices du Canada, le Royaume-Uni et la France.
Le Premier ministre a déclaré que l'ancienne relation avec les États-Unis, fondée sur une intégration croissante, était révolue.
Selon Robert Bothwell, professeur d'histoire canadienne et de relations internationales à l'université de Toronto, la visite prévue de Mark Carney à Washington présente le risque que Donald Trump humilie le Canada.
"On ne peut pas négocier avec Trump. Sa parole n'est pas son engagement. C'est comme écrire sur l'eau d'un étang, un étang pouilleux. Nous n'avons rien à gagner", a confié le professeur.
Le cabinet Carney prêtera serment le 12 mai
Quelques jours après que les Canadiens ont accordé un quatrième mandat aux libéraux, Mark Carney a présenté vendredi les priorités de son nouveau gouvernement, qui prêtera serment le 12 mai.
"Les élections sont terminées et nous traversons une crise unique dans notre vie. Il est temps de nous rassembler, de revêtir nos chandails d'Équipe Canada et de remporter une grande victoire", a-t-il déclaré. "Il est temps de faire preuve d'ambition, d'audace, de faire face à cette crise avec la force écrasante et positive d'un Canada uni."
Mark Carney a fait part de son intention de convoquer rapidement des élections dans une circonscription afin de donner la possibilité à Pierre Poilievre, principal chef de l'opposition, d'assurer un poste à la Chambre des communes.
Peu après, le Parti conservateur a annoncé qu'un député conservateur de l'Alberta démissionnerait afin que ce dernier puisse se présenter dans cette circonscription.
Considéré comme un novice en politique, l'ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d'Angleterre a déclaré avoir eu une conversation constructive avec Pierre Poilievre au sujet de la stratégie du Canada vis-à-vis des Américains.
"Je fais de la politique pour faire de grandes choses, pas pour être quelque chose", a déclaré Mark Carney.