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Une nouvelle agence soutenue par les États-Unis a débuté ses livraisons d'aide dans la bande de Gaza

DOSSIER - Un ouvrier décharge la cargaison d'un camion transportant de l'aide humanitaire pour la bande de Gaza, jeudi 22 mai 2025.
DOSSIER - Un ouvrier décharge la cargaison d'un camion transportant de l'aide humanitaire pour la bande de Gaza, jeudi 22 mai 2025. Tous droits réservés  AP Photo
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Par Tamsin Paternoster & AP
Publié le Mis à jour
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L'entrée en jeu de la Fondation humanitaire pour Gaza ne n'est pas faite sans controverse. Son ancien directeur exécutif a démissionné dimanche, déclarant que l'organisme privé ne pouvait pas garantir "les principes d'impartialité et d'indépendance".

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Sur le papier, la Fondation humanitaire pour Gaza (en anglais la Gaza Humanitarian Foundation) est le moyen parfait pour distribuer massivement de la nourriture aux 2,3 millions d'habitants de l'enclave palestinienne, tout en s’assurant que le Hamas ne détourne pas une partie de cette aide.

Cette nouvelle organisation, imaginée par un groupe "d’anciens responsables du renseignement et de la défense américains, ainsi que des dirigeants d’entreprise, travaillant en étroite concertation avec Israël", selon des documents internes consultés par le Washington Post, a commencé à livrer de la nourriture, de l'eau et des kits d'hygiène aux Gazaouis ce lundi 26 mai par l'intermédiaire de centres de distribution sécurisés par des entrepreneurs privés.

La GHF affirme vouloir "atteindre plus d’un million de Palestiniens d’ici la fin de la semaine."

Pourtant, cette organisation suscite la polémique. D'abord, car son siège et ses statuts sont enregistrés en Suisse. Son fonctionnement et son financement restent donc relativement opaques. "Des hommes fortunés et un pays d’Europe de l’Ouest ont contribué à hauteur de 100 millions de dollars", avait assuré le désormais ancien directeur exécutif Jake Wood, sans jamais identifier qui que ce soit.

Si le projet de GHF est "un plan indépendant", a souligné il y a quelques jours Tommy Pigott, porte-parole adjoint du département d’État américain, "nous approuvons dans le sens où nous voulons voir des solutions créatives", sans préciser si une aide financière américaine était apportée.

Ensuite, car les opérations humanitaires débutent un jour après la démission de Jake Wood, qui a quitté son poste en invoquant des inquiétudes quant à l'indépendance et à l'impartialité de la fondation.

"Je suis fier du travail que j'ai supervisé, notamment de l'élaboration d'un plan pragmatique permettant de nourrir les personnes affamées, de répondre aux problèmes de sécurité liés au détournement de l'aide et de compléter le travail des ONG présentes de longue date à Gaza", a-t-il déclaré dans un communiqué. "Toutefois, il est clair qu'il n'est pas possible de mettre en œuvre ce plan tout en respectant strictement les principes humanitaires d'humanité, de neutralité, d'impartialité et d'indépendance, que je n'abandonnerai pas", a ajouté Wood.

La GHF s'est déclarée "déçue" par cette démission. Entre-temps, l'organisation a lancé une mise en garde contre le Hamas, qui, selon elle, "cherche davantage à déchirer le pays" qu'à permettre l'acheminement de l'aide dans la bande de Gaza et "profère des menaces de mort" à l'encontre des groupes d'aide qui soutiennent la mission sur ses sites de distribution, avec des images prises dans la ville de Rafah, au sud de l'enclave, montrant des personnes transportant des cartons.

De nombreuses voix se sont élevées pour critiquer la fondation. Pour Matt Duss, vice-président du think-tank américain Center for International Policy, "ce projet n’est qu’un moyen de faciliter la politique (israélienne) de refus d’aide humanitaire et d’utiliser l’aide comme un moyen pour enfermer les Palestiniens dans un territoire encore plus petit."

Du côté de l’ONU, l’initiative est également perçue d'un mauvais œil : "ce plan de distribution n’est pas en accord avec nos principes de base, y compris ceux d’impartialité, de neutralité et d’indépendance, et nous ne participerons pas à ça", estime Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général António Guterres.

Israël et les États-Unis ont soutenu la fondation, les deux pays affirmant qu'elle avait pour but d'empêcher le Hamas de voler aux civils l'aide dont ils ont cruellement besoin. L’État hébreux a fait valoir qu'il n'était pas directement impliqué dans la distribution de l'aide, mais qu'il assurerait la sécurité et le soutien du plan.

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