Du retour de Donald Trump au pouvoir, de sa rencontre avec Poutine, à la mort du pape François, en passant par le réarmement européen, le black-out sur la péninsule ibérique, voici 10 actualités qui ont marqué l'année 2025.
L'année 2025 touche à sa fin et il est temps de regarder en arrière. Euronews, a rassemblé les nouvelles les plus pertinentes qui ont marqué ces 12 mois, avec une couverture continue des événements marquants de l'actualité internationale : la mort du Pape, le cessez-le-feu à Gaza et la grande panne d'électricité en Espagne, entre autres. Voici les 10 nouvelles les plus importantes de l'année 2025.
1. Trump prête serment pour la deuxième fois en tant que président
Le 20 janvier 2025, Donald Trump est entré dans l'histoire en devenant le premier président des États-Unis condamné, lorsqu'il a pris ses fonctions pour la deuxième fois après avoir battu Kamala Harris lors de l'élection présidentielle de novembre 2024.
Le républicain est arrivé au pouvoir avec une série de promesses qu'il s'est empressé de tenir. Le jour de son investiture, Trump a signé une longue liste de décrets pour mettre en œuvre ses politiques. Parmi les plus controversés, on peut citer la déclaration d'une urgence nationale à la frontière sud en raison des passages de migrants le long de la frontière entre les États-Unis et le Mexique.
Il a également mis un terme aux programmes de diversité, d’équité et d’inclusion au sein de l’ensemble de l’administration fédérale, une décision emblématique de sa volonté de rompre avec les politiques de ses prédécesseurs. Dans le même temps, il a créé le Département de l’efficacité gouvernementale, connu sous l’acronyme DOGE, chargé de réduire les dépenses et de rationaliser l’action publique.
Ce département a été confié à l’entrepreneur Elon Musk, figure influente de la tech américaine, soutien affiché et important donateur de sa campagne présidentielle. Mais cette collaboration s’est révélée de plus en plus délicate : les relations entre les deux hommes se sont nettement tendues au cours de l’été, avant que le DOGE ne soit finalement dissous en novembre.
2. La guerre des tarifs
L'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche en janvier a rapidement déclenché une nouvelle guerre tarifaire qui façonnera l'économie mondiale en 2025, et sans doute les années qui viennent. Quelques semaines seulement après son entrée en fonction, le président a annoncé une longue liste de taxes sur les produits européens, notamment l'acier, les voitures et les produits agricoles, en les justifiant comme des mesures destinées à "protéger les travailleurs américains".
La réponse de l'Union européenne ne s'est pas fait attendre, avec une série de droits de douane réciproques visant des secteurs stratégiques des États-Unis. Ce conflit commercial a tendu les relations transatlantiques et semé l'incertitude sur les marchés internationaux.
La volatilité a touché des secteurs clés tels que l'industrie automobile, dont les chaînes d'approvisionnement ont été perturbées. Les pourparlers visant à mettre fin à l'escalade se sont prolongés pendant des mois sans grand progrès, tandis que le Fonds monétaire international a mis en garde contre le risque d'un ralentissement de l'économie mondiale si le différend tarifaire persistait.
3. Réarmement de l'Europe
En mars 2025, la Commission européenne a présenté son plan Rearm Europe, qui vise à redoubler d'efforts pour soutenir l'Ukraine à court terme et à assurer son autonomie stratégique pour se défendre à long terme.
Ce plan vise à mobiliser quelque 800 milliards d'euros au cours des quatre prochaines années, dont la majeure partie proviendra de l'augmentation par les États membres de leurs dépenses nationales en matière de défense et de sécurité.
Toutefois, à la suite de plaintes émanant de pays tels que l'Espagne et l'Italie, le nom officiel du plan a été modifié pour devenir "Readiness 2030", en référence à la date à laquelle la Russie pourrait avoir les capacités de lancer une attaque contre un État membre de l'UE ou de l'OTAN.
4. La mort du pape François et l'élection du pape Léon XIV
Le 21 avril, le pape François est décédé à l'âge de 88 ans après avoir passé plus d'un mois à l'hôpital en raison de complications respiratoires.
François, premier jésuite et latino-américain à diriger l'Église catholique, avait souffert de deux épisodes d'insuffisance respiratoire aiguë au cours des deux mois précédents, causés par une accumulation de mucus dans ses bronches.
Au cours de son pontificat, le pape a mené des réformes majeures pour accroître la transparence et la responsabilité au sein du Vatican. Il a également mis l'accent sur le sort des migrants et des réfugiés. Voici six événements marquants de son pontificat.
Les funérailles du pape François, qui se sont déroulées le 26 avril sur la place Saint-Pierre, ont rassemblé des milliers de fidèles et une large représentation de dirigeants internationaux. Les chefs d'État, les premiers ministres et les délégations de plus d'une centaine de pays étaient présents, ainsi que les patriarches et les représentants des principales églises chrétiennes.
Des personnalités du monde diplomatique et des organisations internationales étaient également présentes, ainsi que des cardinaux de tous les continents, dont beaucoup avaient participé à son élection en 2013. Cette présence massive reflétait l'impact mondial du pontificat de François, notamment son plaidoyer en faveur des plus vulnérables et sa poursuite du dialogue interreligieux.
Le 8 mai, 24 heures seulement après le début du conclave, l'Église catholique a trouvé son nouveau chef. Pour la première fois dans l'histoire, un cardinal né aux États-Unis a été élu pape. Robert Francis Prevost Martinez, qui a des racines espagnoles du côté de sa mère, a été élu après seulement quatre tours de scrutin et a obtenu au moins deux tiers des voix des 133 cardinaux électeurs. Il choisit ce jour là le nom de Leon XIV.
Depuis son élection en mai, Léon XIV a axé les premiers mois de son pontificat sur la reconnexion de l'Église avec un monde marqué par la polarisation et l'inégalité. L'une de ses priorités a été de renforcer la diplomatie du Vatican, en encourageant les rencontres avec des dirigeants de différentes confessions afin de relancer le dialogue interreligieux, en particulier au Moyen-Orient. Il a annoncé qu'il se rendrait bientôt en Espagne : le verrons-nous à l'inauguration de la Sagrada Familia ?
Il a également mis l'accent sur la transparence institutionnelle, en poursuivant les réformes financières initiées par François et en ordonnant une révision interne des organes économiques du Saint-Siège.
Dans le domaine pastoral, Léon XIV a insisté sur la nécessité de placer les jeunes, les immigrés et les plus vulnérables au centre de la mission de l'Église, en lançant des messages en faveur de l'accueil et de la coopération internationale dans un contexte mondial de plus en plus incertain.
5. La grande panne d'électricité du 28 avril
Le 28 avril s'est levé comme n'importe quel autre jour jusqu'à ce que, en quelques secondes, une grande partie de l'Espagne soit plongée dans le noir, paralysant le pays et touchant aussi le Portugal et certaines parties du sud de la France.
Cette panne massive a concerné des millions de personnes et provoqué l'arrêt total des transports, et le déclenchement des protocoles d'urgence dans les hôpitaux.
L'ampleur de l'incident a relancé le débat sur la vulnérabilité du système énergétique ibérique et sur la nécessité de renforcer les infrastructures critiques face à un scénario mondial de plus en plus instable.
Selon le groupe d'experts chargé d'enquêter sur l'incident, la panne est le résultat d'une succession de défaillances soudaines dans la production d'énergie renouvelable et de la perte de synchronisation avec le réseau d'Europe continentale qui en a résulté.
6. La guerre de 12 jours entre l'Iran et Israël
En juin 2025, les tensions sont montées d'un cran au Moyen-Orient lorsqu'Israël a lancé des frappes aériennes surprises contre des installations militaires et nucléaires iraniennes. L'offensive a déclenché une réponse iranienne directe avec des missiles et des drones visant et touchant le territoire israélien.
Au milieu de cette escalade, les États-Unis sont intervenus en attaquant des cibles iraniennes, ce qui a encore aggravé le conflit. Après près de deux semaines d'échanges de tirs soutenus et un coût humain et matériel élevé, les deux pays acceptent un cessez-le-feu sous la pression internationale. Bien que les hostilités aient cessé, la guerre a laissé un climat de grande incertitude et a marqué un tournant dans la rivalité entre les deux puissances. On craint d'ailleurs que ce conflit ne revienne dans l'actualité en 2026, car selon des responsables et analystes israéliens, Téhéran reconstruit son arsenal à grande vitesse dans le but de pouvoir tirer 2 000 missiles à la fois lors de futures escalades.
7. Poutine se rend en Alaska pour rencontrer Trump
L'un des moments les plus marquants de l'année a sans aucun doute été le sommet de l'Alaska, au cours duquel les présidents américain et russe se sont retrouvés face à face. Pour la première fois depuis dix ans, Vladimir Poutine a foulé le sol américain pour une rencontre très attendue avec Donald Trump.
Les deux dirigeants se sont rencontrés sur la base militaire commune d'Elmendorf-Richardson à Anchorage, en Alaska, dans le but déclaré de discuter d'un accord visant à mettre fin à la guerre de Moscou contre Kyiv. Malgré les attentes, il n'a pas été question d'un cessez-le-feu à l'issue des discussions. Le sommet n'était apparemment qu'une première série de discussions entre les deux dirigeants, avec la promesse d'une deuxième rencontre qui ne s'est pas encore concrétisée.
8. Le cessez-le-feu à Gaza et le boycott israélien
Après deux années de conflit dévastateur, l'année 2025 a été marquée par une étape historique : la signature d'un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. La trêve, négociée par l'Égypte, les États-Unis et le Qatar, a mis fin, au moins temporairement, à la violence qui avait fait des milliers de morts et provoqué une crise humanitaire sans précédent à Gaza.
L'accord prévoyait un afflux massif d'aide humanitaire dans la bande de Gaza et un engagement préliminaire à trouver une solution politique plus stable. Toutefois, les attaques contre Gaza n'ont pas complètement cessé malgré l'accord de paix.
L'accord de cessez-le-feu n'a pas été sans tension. Certains secteurs du gouvernement israélien ont critiqué les concessions, tandis que les factions armées de Gaza étaient réticentes à se conformer pleinement à l'accord. Néanmoins, la communauté internationale l'a salué comme une étape essentielle pour éviter un effondrement humanitaire majeur.
Tout au long de l'année 2025, l'Europe a également connu une vague de protestations et de boycotts visant les institutions, les entreprises et les événements liés, directement ou non, à Israël. Le mouvement, alimenté par la guerre et les dénonciations par les organisations internationales de la situation humanitaire à Gaza, est devenu l'un des phénomènes sociopolitiques les plus intenses de l'année.
Des manifestations de masse ont même paralysé des compétitions sportives, comme les étapes de La Vuelta, où des groupes organisés ont bloqué le parcours en signe de protestation.
Le boycott a également touché la sphère culturelle et économique. Les entreprises ayant des liens commerciaux avec Israël ont fait l'objet de campagnes de pression et de retraits d'investissements de la part d'organismes publics et privés, tandis que plusieurs pays, dont l'Espagne, ont annoncé qu'ils ne participeraient pas à l'Eurovision si Israël était autorisé à concourir.
Dans le même temps, les communautés juives européennes ont fait état d'une augmentation inquiétante des incidents antisémites, notamment en France, en Allemagne et au Royaume-Uni. Les gouvernements européens ont condamné ces attaques et ont averti que la critique politique ne devait pas conduire au racisme et à la violence contre les citoyens juifs.
9. Attaques de drones contre des aéroports et des bases militaires en Europe
L'automne 2025 a été marqué par une série d'incidents graves liés à l'observation de drones non autorisés dans l'espace aérien de plusieurs aéroports européens, obligeant les autorités à suspendre les opérations de vol et provoquant un chaos considérable.
Début octobre, l’aéroport de Munich, en Allemagne, a ainsi été contraint de suspendre temporairement ses opérations après plusieurs signalements de drones à proximité des pistes, entraînant l’annulation et le détournement de nombreux vols et affectant des milliers de passagers. Ces événements ont marqué le début d’une vague de perturbations similaires dans plusieurs pays européens, notamment du Nord du continent.
Fin novembre, l’aéroport d’Eindhoven, aux Pays-Bas, a à son tour dû fermer brièvement son espace aérien après la détection de drones d'origine inconnue, provoquant retards et suppressions de vols. D’autres aéroports, mais aussi des bases militaires, en France, en Pologne ou en Allemagne, ont depuis signalé des survols suspects, mettant en lumière la vulnérabilité des infrastructures aériennes face à ces intrusions et les défis croissants posés par l’usage malveillant ou incontrôlé de drones dans des zones sensibles.
Ces incidents, ont mis les pays européens en alerte.
Ces observations récurrentes de drones non autorisés ont incité l'Union européenne à attribuer sans détour ces actes d'incursion à la Russie. L'UE a mis en évidence un "schéma clair" de violation intentionnelle de l'espace aérien européen, destiné à tester les capacités de réaction aux frontières et à compromettre la sécurité sur le continent. Ce contexte d'intrusions a été décrit comme faisant partie d'une guerre hybride qui cherche à semer la déstabilisation la peur et la division parmi les membres de l'OTAN.
10. Attaques américaines dans les Caraïbes vénézuéliennes
L'année a également été marquée par une nouvelle détérioration sérieuse des relations américano-vénézuéliennes, qui ont atteint leur point le plus tendu au cours des derniers mois de 2025.
Washington a intensifié sa pression sur le régime de Nicolás Maduro avec une série de mesures comprenant la saisie de pétroliers vénézuéliens et des attaques ciblées contre des narco-boats, dans le cadre de ce que les États-Unis ont décrit comme une réponse aux violations du droit international et à l'absence de progrès démocratique dans le pays sud-américain.
Les autorités vénézuéliennes ont dénoncé ces actions comme une agression directe et une forme de punition collective, tandis que le gouvernement américain a défendu ces mesures comme faisant partie de sa stratégie visant à isoler le gouvernement de Maduro et à faire pression pour une transition politique.
Parallèlement à l'escalade diplomatique et militaire, l'opposition vénézuélienne a de nouveau fait les gros titres de la presse internationale. La chef de file de l'opposition , María Corina Machado, a organisé l'un des épisodes les plus symboliques de l'année en quittant le pays par la mer et en se rendant à Oslo pour recevoir le prix Nobel de la paix, un geste qui a été interprété par ses partisans comme un défi lancé au régime et un appel à la communauté internationale.
L’année 2025 s’achève dans un climat d’instabilité généralisée, marqué par des bouleversements politiques, des recompositions du pouvoir et une succession de crises parfois simultanées.
À travers dix événements majeurs se dessine le portrait d’un monde profondément fragmenté, traversé par des tensions multiples, mais aussi étroitement interconnecté, où chaque crise locale trouve désormais un écho international.