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Un Suédois inculpé pour l'assassinat d'un pilote jordanien, brûlé vif en 2015 en Syrie

DOSSIER : Des ouvriers brandissent une banderole avec une photo du pilote jordanien, le lieutenant Mu'ath al-Kaseasbeh, à Amman, en Jordanie, le 30 janvier 2015.
DOSSIER : Des ouvriers brandissent une banderole avec une photo du pilote jordanien, le lieutenant Mu'ath al-Kaseasbeh, à Amman, en Jordanie, le 30 janvier 2015. Tous droits réservés  AP Photo
Tous droits réservés AP Photo
Par Kieran Guilbert
Publié le
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Osama Krayem, 32 ans, a été inculpé de crimes de guerre et de terrorisme pour son rôle présumé dans une exécution réalisée en 2015 par le groupe État islamique en Syrie. Le suspect a déjà été condamné pour terrorisme en France et en Belgique.

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La justice suédoise a inculpé Osama Krayem pour crimes de guerre aggravés et terrorisme, mardi 27 mai, dans le cadre de l'assassinat, par le groupe État islamique (EI), du lieutenant Mu'ath al-Kaseasbeh, un pilote jordanien. Le F-16 de ce dernier s'était écrasé, la veille de Noël 2014, près de la capitale du groupe terroriste, Raqqa, dans le nord de la Syrie.

"Osama Krayem, en collaboration et en accord avec d'autres auteurs appartenant à l'EI, a tué Mu'ath al-Kaseasbeh et l'a privé de sa vie", a déclaré le ministère public suédois dans son acte d'accusation, précisant que le suspect, citoyen suédois de 32 ans, se serait rendu en Syrie en septembre 2014.

En janvier 2015, l'État islamique a diffusé une vidéo de 20 minutes montrant Mu'ath al-Kaseasbeh vêtu d'une combinaison orange, se tenant dans une cage extérieur. Un militant masqué met ensuite le feu à une conduite de carburant menant à la cage, brûlant vif le prisonnier, devant les caméras. Les images avaient été largement diffusées dans le cadre de la propagande du groupe militant.

Osama Krayem, qui a nié les accusations, selon la chaîne publique SVT, est accusé d'avoir forcé le pilote à entrer dans la cage. Sur la vidéo, Mu'ath al-Kaseasbeh présente des traces de coups, notamment un œil au beurre noir.

L'aviateur jordanien est devenu le premier pilote militaire étranger connu à tomber entre les mains des militants après que la coalition internationale, dirigée par les États-Unis, a débuté sa campagne aérienne contre le groupe État islamique en Syrie et en Irak en 2014. La Jordanie, proche alliée des États-Unis, était membre de la coalition et l'assassinat du pilote semblait viser à faire pression sur le gouvernement jordanien pour qu'il quitte l'alliance.

L'assassinat avait suscité l'indignation et des manifestations contre l'EI en Jordanie, et le roi Abdallah II a ordonné l'exécution de deux prisonniers d'Al-Qaïda en réponse à cette décision.

Déjà condamné en France et en Belgique

Osama Krayem doit être jugé le mercredi 4 juin, à Stockholm. Mais ce n'est pas la première fois qu'il se retrouve devant la justice. En effet, il a déjà été condamné en France et en Belgique pour des attentats perpétrés par l'État islamique, en 2015 et 2016.

En 2022, il faisait partie des hommes condamnés par un tribunal spécial pour le terrorisme à Paris pour avoir participé à une vague d'attaques visant le théâtre Bataclan, des cafés parisiens et le Stade de France, ayant fait 130 morts et des centaines de blessés, dont certains ont été mutilés à vie. Il a été condamné à 30 ans de prison, notamment pour complicité d'assassinat terroriste.

Détenu en France, Osama Krayem sera remis à la Suède pour une période de neuf mois afin de contribuer à l'enquête puis à son procès. Stockholm devra ensuite le renvoyer en France pour qu'il puisse purger sa peine.

En 2023, il avait également été condamné à la prison à vie par un tribunal belge pour assassinat terroriste en relation avec les attentats suicides de 2016 qui ont tué 32 personnes et blessé des centaines d'autres à l'aéroport de Bruxelles et dans une station de métro très fréquentée. Il s'agissait de l'attentat le plus meurtrier du pays en temps de paix. S'il était bien à bord du train de banlieue qui a été attaqué, il n'a pas déclenché les explosifs qu'il portait sur lui.

"La cible parfaite"

Osama Krayem a grandi à Rosengard, un quartier tristement célèbre en Suède pour ses taux de criminalité et de chômage élevés, où plus de 80 % des habitants sont des immigrés de première ou de deuxième génération.

"Il était bien connu de la police locale pour de multiples activités criminelles, comme des vols, par exemple", a déclaré, en 2016, Muhammad Khorshid, qui dirigeait un programme visant à aider les immigrants à s'intégrer dans la société suédoise. Selon lui, il "était la cible parfaite pour la radicalisation, car il n'avait pas d'emploi, pas d'avenir, pas d'argent".

À son apogée, l'EI régnait sur un territoire grand comme la moitié du Royaume-Uni en Irak et en Syrie et était réputé pour sa brutalité, dirigée en grande partie contre ses coreligionnaires musulmans sunnites et contre ceux que le groupe considérait comme des hérétiques. Il a décapité des civils, massacré 1 700 soldats irakiens capturés en peu de temps et réduit en esclavage et violé des milliers de femmes de la communauté yazidi, l'une des plus anciennes minorités religieuses d'Irak.

En mars 2019, les combattants des Forces démocratiques syriennes, soutenus par les États-Unis et dirigés par les Kurdes, se sont emparés de la dernière parcelle de terrain contrôlée par les extrémistes dans la ville de Baghouz, dans l'est de la Syrie. Bien que l'EI ait perdu son emprise sur tous les territoires qu'il contrôlait autrefois, des cellules dormantes organisent encore des attaques occasionnelles en Irak et en Syrie, ainsi qu'à l'étranger.

Sources additionnelles • AP

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