Le président français incite la communauté internationale à durcir sa position à l’égard d’Israël si la situation humanitaire à Gaza ne s’améliore pas.
Le ministère israélien des Affaires étrangères a accusé vendredi Emmanuel Macron d'être en "croisade contre l'État juif", en réponse aux propos du président français, qui exhorte la communauté internationale à durcir sa position à l'égard d'Israël si la situation humanitaire à Gaza ne s'améliore pas.
"Il n'y a pas de blocus humanitaire. Il s'agit d'un mensonge flagrant", affirme le ministère, défendant le contrôle qu'il exerce sur l'acheminement de l'aide dans l'enclave.
"Mais au lieu de faire pression sur les terroristes djihadistes, Macron veut les récompenser en leur donnant un État palestinien. Il ne fait aucun doute que sa fête nationale sera le 7 octobre", précise le communiqué, en référence aux attentats du 7 octobre 2023 du Hamas en Israël, qui ont déclenché la guerre dans la bande de Gaza.
En déplacement à Singapour ce vendredi, Emmanuel Macron a de son côté déclaré que l'Occident risquait "de perdre toute crédibilité à l'égard du reste du monde", s'il "laisse faire Israël" et "abandonne Gaza".
Il appelle les Européens à "durcir la position collective" contre Israël, "s'il n'y a pas une réponse qui est à la hauteur de la situation humanitaire qui est apportée dans les prochaines heures et les prochains jours" à Gaza.
Lors d'une interview télévisée début mai, Emmanuel Macron avait déjà assuré que l'Europe devait envisager de sanctionner Israël en raison de la situation humanitaire à Gaza, où des centaines de milliers de personnes sont menacées de famine.
"Ce qu'il fait est honteux", avait alors déclaré Emmanuel Macron à propos du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, lors de l'entretien accordé à la chaîne de télévision TF1.
Ces déclarations avaient suscité une réaction immédiate de la part de Benjamin Netanyahu, qui avait accusé de président français d'avoir "une fois de plus choisi de se ranger" du côté du Hamas.
Après l'échec d'un précédent cessez-le-feu avec le Hamas en mars, Israël a imposé un blocus à Gaza, interdisant l'entrée de toute aide dans l'enclave pendant près de trois mois.
La situation s'est légèrement améliorée ces derniers jours, mais les organisations humanitaires mettent toujours en garde contre la faim généralisée et la famine imminente dans la majeure partie de la bande de Gaza.
Le Royaume-Uni et le Canada sur la même ligne que la France
Il y a un peu plus d'une semaine, le gouvernement britannique a déclaré qu'il suspendait les négociations de libre-échange avec Israël et qu'il avait introduit de nouvelles sanctions sur les colonies en Cisjordanie occupée, alors que Westminster intensifiait ses critiques à l'égard de l'opération militaire en cours dans la bande de Gaza.
"Je tiens à faire savoir aujourd'hui que nous sommes horrifiés par l'escalade israélienne", a notamment déclaré le Premier ministre britannique Keir Starmer devant le Parlement à Londres.
Le 19 mai, Paris, Londres et Ottawa ont formulé une condamnation commune qui constitue l'une des critiques les plus importantes des alliés proches d'Israël à l'égard de sa gestion de la guerre à Gaza et de ses actes en Cisjordanie occupée.
Les trois dirigeants ont menacé de prendre des "mesures concrètes" si le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne mettait pas fin à sa nouvelle offensive militaire et ne levait pas de manière significative les restrictions sur l'aide humanitaire.
Critique de l'Allemagne
Le 26 mai, le nouveau chancelier allemand Friedrich Merz a émis une rare critique à l'encontre d'Israël et de ses plans visant à prendre le contrôle de la majeure partie de la bande de Gaza, déclarant qu'il "ne comprenait plus" l'objectif final.
"Le gouvernement israélien ne doit pas faire quelque chose que même ses meilleurs amis ne sont plus prêts à accepter", a déclaré Friedrich Merz lors du WDR Europaforum à Berlin.