S'exprimant en ouverture du sommet de la défense Shangri-La Dialogue, Emmanuel Macron a affirmé vendredi que l'Occident risquait "de perdre toute crédibilité à l'égard du reste du monde", s'il "laissait faire Israël" et "abandonnait Gaza".
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Pour la troisième et dernière étape de sa tournée en Asie du Sud-Est, le président français Emmanuel Macron a annoncé jeudi la signature d'un "partenariat stratégique global" entre Paris et Singapour
Celui-ci servira de "feuille de route tangible pour innover ensemble" dans des domaines allant de l'intelligence artificielle et de la technologie à l'énergie nucléaire et à la défense, indique le dirigeant français.
"Notre coopération en matière de défense, notre soutien commun au multilatéralisme et nos investissements conjoints dans les technologies de pointe ouvrent la voie aux générations futures", a déclaré Emmanuel Macron lors d'un déjeuner d'État avec le président singapourien Tharman Shanmugaratnam.
L'ordre mondial "est en train de changer"
Le Premier ministre singapourien Lawrence Wong a quant à lui déclaré que les deux nations croyaient fermement au multilatéralisme et à un ordre mondial fondé sur des règles.
"Nous savons que cet ordre mondial est en train de changer. Ce que nous avons connu au cours des dernières décennies commence à changer. Personne ne sait quel sera le nouvel ordre dans les années à venir. Nous sommes donc dans une période de transition", affirme Lawrence Wong, tout en soulignant l'importance de la coopération entre "pays partageant les mêmes idées" pendant cette période de transition.
La visite d'État d'Emmanuel Macron à Singapour vient conclure sa tournée d'une semaine en Asie du Sud-Est, au cours de laquelle il a annoncé des accords commerciaux et culturels de plusieurs milliards d'euros avec le Vietnam et l'Indonésie.
Emmanuel Macron appelle à de nouvelles coalitions et exhorte l'Occident à sévir contre Israël
Le chef d'État français a par ailleurs prononcé ce vendredi le discours d'ouverture du sommet de Shangri-La, la principale conférence sur la sécurité en Asie, à laquelle s'est également rendu le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth.
Évoquant les tensions commerciales et diplomatiques croissantes entre les États-Unis et la Chine, Emmanuel Macron a appelé à une "nouvelle relation privilégiée" entre les pays européens et l'Asie du Sud-Est, soutenant de "nouvelles coalitions" entre les "pays de taille moyenne".
Le chef de l'État a également longuement évoqué la guerre dans la bande de Gaza, où Israël a récemment intensifié son offensive et où la reprise chaotique de l'aide humanitaire semble bien insuffisante pour faire face à une crise alimentaire extrême.
Rejetant le "deux poids deux mesures", Emmanuel Macron affirme que l'Occident risque "de perdre toute crédibilité à l'égard du reste du monde", s'il "laisse faire Israël" et "abandonne Gaza".
Il appelle les Européens à "durcir la position collective" contre Israël, "s'il n'y a pas une réponse qui est à la hauteur de la situation humanitaire qui est apportée dans les prochaines heures et les prochains jours" à Gaza.
Le président français réitère ainsi la position qu'il avait exprimée dans une déclaration commune avec les dirigeants britannique et canadien publiée la semaine dernière, dans laquelle Paris, Londres et Ottawa menaçaient Israël de "mesures concrètes" si l'État hébreu "ne met pas fin à la nouvelle offensive militaire et ne lève pas ses restrictions sur l'aide humanitaire".
L'administration Trump salue une coopération militaire "sans précédent" avec Singapour
Le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, doit également s'exprimer samedi au sommet Shangri-La, où il tentera de convaincre les dirigeants asiatiques que les États-Unis sont un partenaire plus fiable que la Chine.
Au cours d'une rencontre avec le Premier ministre singapourien Lawrence Wong avant la conférence, il a qualifié de "sans précédent" l'étendue de la coopération militaire entre les deux pays.
L'incertitude règne actuellement quant à l'engagement des États-Unis à défendre Taïwan, qu'ils ont également menacé de droits de douane de 32 %. Avant de prendre son avion pour Singapour, Pete Hegseth a réitéré la position de son administration sur la défense de Taïwan.
"Nous ne voulons pas de conflit avec qui que ce soit, y compris avec les Chinois communistes", a-t-il déclaré. "Nous resterons forts pour défendre nos intérêts. Et c'est en grande partie l'objet de ce voyage".