Téhéran utilise progressivement son arsenal de missiles dans sa confrontation avec Israël, alors que le conflit menace de se prolonger et de s'intensifier. Selon l'institut israélien Alma, la République islamique dispose toujours d'un important stock de missiles.
"Les jours à venir seront le théâtre d'innovations iraniennes dans le domaine militaire", a déclaré l'agence de presse iranienne Tasnim, citant un conseiller du commandant des Gardiens de la révolution.
Jusqu'à présent, la République islamique a mis en service au moins trois missiles balistiques de pointe - à savoir le Qader, l'Emad et le Khyber Shakan, ce dernier étant considéré comme le plus puissant - ainsi que les missiles tactiques Qasem Soleimani, qui sont équipés d'ogives hautement explosives.
Toutefois, certains types de missiles n'ont pas encore été utilisés, dont le Khorramshahr, qui est le plus lourd et le plus rapide de l'arsenal de Téhéran.
Caractéristiques du missile Khorramshahr
- Base technique : basé sur le missile Hwasong-10 missile nord-coréen.
- Portée : jusqu'à 2000 kilomètres.
- Poids de l'ogive : environ 1 500 kilogrammes.
- Système de navigation : équipé d'une technologie de correction de trajectoire extra-atmosphérique qui lui permet d'atteindre les cibles avec une plus grande précision.
- Manœuvrabilité : le Khorramshahr possède une meilleure manœuvrabilité que les autres missiles de la même classe.
- Ogive : capable de résister à des températures élevées.
- Vitesse de pénétration : jusqu'à 14 kilomètres par seconde.
Malgré ses avantages, le site web israélien Walla confirme que le missile Khorramshahr reste à portée des systèmes de défense aérienne de l'État hébreu, qui ne cessent d'être renforcés. Cependant, un éventuel échec de l'interception du missile pourrait entraîner de graves dégâts.
Dans ce contexte, le ministère israélien des Affaires étrangères a qualifié le programme de missiles de l'Iran de "menace non plus régionale", mais mondiale "avec des missiles capables d'atteindre l'Europe".
Certains observateurs ont vu dans cette déclaration une invitation tacite aux alliés d'Israël à se joindre à lui pour affronter l'Iran.
Liste des stocks de missiles iraniens
Lundi, l'institut d'études israélien Alma a publié des informations complètes sur l'arsenal de missiles iraniens, notamment des détails sur les types de missiles, le type de carburant utilisé, leur portée et le poids de leurs ogives.
Selon ses estimations, les Iraniens posséderaient encore entre 1 500 et 2 000 missiles de différents types.
Quels missiles iraniens ont touché Bat Yam ?
Après les destructions sans précédent causées par des missiles iraniens dans la région de Bat Yam, au sud de Tel-Aviv, des experts cherchent à déterminer quel type de missiles balistiques a été utilisé dans l'attaque.
Le Jerusalem Post cite Tal Inbar, chercheur principal à la Missile Defence Alliance et expert du programme de missiles iranien, qui explique que le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) "utilise des missiles développés et produits dans ses propres usines, sur la base de modèles nord-coréens".
"Les responsables de la défense n'ont pas encore déterminé quel missile a touché Bat Yam, mais il est fort probable qu'il s'agisse de l'un des trois missiles suivants : Emad, Kheibar Shekan ou Haj Qassem".
Comment fonctionnent les systèmes de défense israéliens ?
Le système de défense aérienne d'Israël se compose de trois éléments principaux : le premier est le David Sling ("Fronde de David"), qui est capable d'intercepter des missiles à moyenne portée, des drones et des missiles à voilure.
Le système Arrow est quant à lui dédié à l'interception des missiles à longue portée.
Enfin, le système Dôme de fer intercepte et détruit les roquettes à courte portée et les obus d'artillerie, à l'aide d'une unité radar et d'un centre de contrôle qui peuvent détecter les projectiles dès leur lancement et calculer avec précision leur trajectoire et leur destination en quelques secondes.
Chaque système dispose également de trois ou quatre lanceurs de missiles, chacun doté de 20 intercepteurs, qui sont utilisés lorsque les projectiles se dirigent vers des zones peuplées et peuvent être guidés en vol.
Toutefois, ces missiles ne sont pas conçus pour frapper directement le projectile, mais plutôt pour exploser à proximité et le détruire, ce qui peut entraîner la chute de débris et causer des dégâts supplémentaires.
Selon les experts de la défense, une batterie de ces systèmes peut protéger une ville de taille moyenne et intercepter des missiles tirés jusqu'à 70 kilomètres de distance. On estime qu'Israël a besoin de 13 batteries pour défendre l'ensemble de son territoire.
Il convient de noter qu'aucun système de défense aérienne n'est efficace à 100 %, en particulier en cas de forte densité de missiles. Dans cette situation, un phénomène appelé "saturation" se produit : les systèmes deviennent confus et doivent choisir des cibles en fonction de certaines priorités.