Alors que le gouvernement américain met fin au statut de protection temporaire (TPS) pour les ressortissants afghans, 11 500 d'entre eux risquent l’expulsion vers leur pays, en proie à une crise humanitaire persistante.
Des milliers d'Afghans vivant aux États-Unis sous le statut de protection juridique temporaire (TPS) risquent d'être expulsés, après qu'une cour d'appel fédérale a refusé de reporter la décision de l'administration Trump de mettre fin à ce dispositif.
Le TPS accorde une protection contre l'expulsion et des permis de travail pour une période limitée aux migrants dont les pays d'origine sont considérés comme dangereux
11 700 Afghans concernés
Le gouvernement a mis fin au programme pour les Afghans la semaine dernière, tandis que celui des Camerounais expirera le 4 août. Selon les données officielles, environ 11 700 Afghans et 5 200 Camerounais sont directement concernés.
Face à cette décision, l’association CASA, organisation à but non lucratif de défense des droits des immigrés, a intenté un procès à l'administration américaine, l’accusant d’avoir pris une décision motivée par des considérations raciales et sans respecter les procédures légales.
La quatrième cour d'appel de Virginie a reconnu lundi que l'organisme disposait d’un dossier juridiquement plausible et a ordonné à une juridiction inférieure d’examiner l’affaire en urgence.
Toutefois, la cour d'appel a refusé de suspendre temporairement la fin du TPS, estimant qu'il n'y avait "pas suffisamment de preuves pour justifier le recours extraordinaire à un report" de cette mesure.
Des conditions "désastreuses" en Afghanistan
Les responsables de la sécurité intérieure ont déclaré que la situation pour les Afghans dans leur pays d'origine s'améliorait. Plusieurs ONG ont réfuté cette affirmation.
"La fin du TPS ne correspond pas à la réalité des circonstances sur le terrain en Afghanistan", a déclaré Krish O'Mara Vignarajah, président-directeur général de Global Refuge, dans un communiqué.
"Les conditions restent désastreuses, en particulier pour les alliés qui ont soutenu la mission américaine, ainsi que pour les femmes, les filles, les minorités religieuses et les groupes ethniques ciblés par les talibans."
Incombant au secrétaire à la sécurité intérieure de renouveler régulièrement les TPS - généralement tous les 18 mois - ce statut reste précaire.
L'administration Trump a fait pression pour retirer le TPS aux personnes de sept pays, des centaines de milliers de migrants du Venezuela et d'Haïti étant les plus touchés.