Les organisations, parmi lesquelles Médecins sans frontières, Amnesty International et Oxfam appellent à un cessez-le-feu immédiat, à l'ouverture de tous les points de passage et à la libre circulation de l'aide humanitaire.
Dans une déclaration commune, plus de 100 organisations non gouvernementales, parmi lesquelles Médecins sans frontières, Amnesty International et Oxfam ont mis en garde mercredi contre le risque de "famine de masse" dans la bande de Gaza.
"La privation de nourriture des civils comme méthode de guerre est un crime de guerre", rappelle le communiqué.
"Les organisations humanitaires voient leurs propres collègues et partenaires dépérir sous leurs yeux", alerte-t-il également.
Les organisations ont appelé à un cessez-le-feu immédiat, à l'ouverture de tous les points de passage et à la libre circulation de l'aide humanitaire.
Des enfants mourant de malnutrition
La malnutrition a atteint des niveaux sans précédent dans la bande de Gaza, la guerre ayant entraîné des destructions massives et de graves pénuries de nourriture, de médicaments et de produits de base.
Le complexe médical Al-Shifa a annoncé que 21 enfants étaient morts en 72 heures à cause de la malnutrition et de la famine.
L'ONU a pointé ce drame comme la preuve que "la famine frappe à toutes les portes" tandis que son son secrétaire général, António Guterres, a qualifié la situation dans l'enclave d'"horrible et sans précédent dans l'histoire moderne".
Des obstacles au passage de l'aide humanitaire
Bien que les autorités israéliennes aient confirmé le passage de l'aide, les organisations humanitaires font état de nombreux obstacles.
Dans leur déclaration, elles signalent que des tonnes de nourriture, de matériel médical et d'abris sont toujours entassées dans des entrepôts à l'intérieur et à l'extérieur de Gaza, sans pouvoir atteindre les civils en raison des restrictions imposées aux activités de secours.
Le Haut-Commissariat aux droits de l'homme (HCDH) a accusé l'armée israélienne d'avoir tué plus d'un millier de personnes qui tentaient d'atteindre les points de distribution de l'aide depuis la fin du mois de mai, dont un grand nombre se trouvaient à proximité de sites appartenant à la Fondation humanitaire de Gaza, une organisation soutenue à la fois par les États-Unis et par Israël.
En janvier dernier Israël a interdit à la principale organisation des Nations unies, l'UNRWA, de fournir de l'aide, accusant le Hamas de piller l'aide humanitaire pour la revendre à des prix plus élevés, ou de tirer sur les personnes qui attendent dans les files d'attente.
De même, la Fondation humanitaire de Gaza accuse l'organisation islamiste d'être responsable de la détérioration des conditions de vie dans la bande de Gaza.
Efforts diplomatiques et blocage des négociations
Washington a annoncé que son envoyé spécial au Moyen-Orient Steve Witkoff se rendrait en Europe pour achever les négociations sur l'établissement d'un corridor humanitaire vers l'enclave et stabiliser un cessez-le-feu. La porte-parole du département d'État, Tammy Bruce, a déclaré qu'Israël et le Hamas avaient la "volonté initiale" de convenir d'un tel corridor, sans fournir d'autres détails.
Les négociations indirectes entre les deux parties sont enlisées ces dernières semaines, Israël insistant sur le retour de tous les otages et l'expulsion du Hamas de Gaza, tandis que le Hamas exige la fin de la guerre, le retrait des forces israéliennes et l'entrée permanente de l'aide.