Un porte-parole du ministère taliban des affaires étrangères a déclaré que le couple avait "violé la loi afghane" et qu'il avait été libéré vendredi à l'issue d'une audience, mais il n'a pas précisé la loi qu'il était censé avoir enfreinte.
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Les talibans ont libéré vendredi un couple britannique détenu en Afghanistan depuis plus de sept mois pour des motifs non divulgués, a déclaré un responsable.
Le cas de Peter et Barbie Reynolds souligne les préoccupations de l'Occident concernant les actions des talibans depuis qu'ils ont renversé le gouvernement du pays, soutenu par les États-Unis, lors d'une offensive éclair en 2021.
Les Reynolds vivaient en Afghanistan depuis 18 ans et dirigeaient une organisation d'éducation et de formation dans la province centrale de Bamiyan, choisissant de rester dans le pays après la prise de pouvoir par les talibans.
Le Qatar, pays de la péninsule arabique riche en énergie et médiateur des pourparlers entre les États-Unis et les talibans avant le retrait américain, a contribué à la libération des Reynolds.
Le couple a quitté l'Afghanistan vendredi, a déclaré un diplomate. Le diplomate a parlé sous le couvert de l'anonymat pour évoquer les négociations sensibles dans cette affaire.
"Dieu est bon, comme on dit en Afghanistan", a déclaré Barbie Reynolds à son arrivée à l'aéroport international de Kaboul pour quitter le pays.
Les membres de la famille Reynolds au Royaume-Uni ont demandé à plusieurs reprises la libération du couple, affirmant qu'ils étaient maltraités et détenus sous des chefs d'accusation non divulgués.
Si les talibans ont rejeté les allégations de mauvais traitements, ils n'ont jamais expliqué les raisons de leur détention.
Un porte-parole du ministère des affaires étrangères du gouvernement taliban, Abdul Qahar Balkhi, a déclaré que le couple avait "violé la loi afghane" et qu'il avait été libéré vendredi à l'issue d'une audience au tribunal, selon une déclaration qu'il a publiée sur X.
Il n'a pas précisé quelle loi le couple était censé avoir enfreint.
M. Balkhi a remercié le Qatar pour ses "efforts sincères et sa médiation" concernant le couple, qui a été remis, selon lui, à Richard Lindsay, l'envoyé spécial du Royaume-Uni en Afghanistan.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer a salué la libération du couple, en déclarant qu'il savait que "cette nouvelle tant attendue sera un énorme soulagement pour eux et leur famille".
"Je tiens à rendre hommage au rôle essentiel joué par le Qatar, et notamment par l'émir, Son Altesse le cheikh Tamim bin Hamad al Thani, pour garantir leur liberté", a-t-il déclaré dans un communiqué.
En juillet, les experts des Nations unies en matière de droits de l'homme ont averti que la santé physique et mentale du couple se détériorait rapidement et qu'il risquait de subir des dommages irréparables, voire de mourir.
Au début du mois, les talibans ont déclaré être parvenus à un accord avec les émissaires américains sur un échange de prisonniers dans le cadre d'un effort de normalisation des relations.
Cette rencontre a eu lieu après que les talibans ont libéré en mars le citoyen américain George Glezmann, qui avait été enlevé alors qu'il traversait l'Afghanistan en tant que touriste.
On ne sait toujours pas ce qui a été promis aux talibans pour la libération de Reynolds, si tant est qu'ils l'aient fait. Toutefois, la liste des besoins de l'Afghanistan est longue.
L'aide occidentale qui a afflué après l'invasion américaine de 2001 a été fortement réduite alors que les besoins continuent de s'accroître, notamment après le tremblement de terre dévastateur du 31 août.
L'économie du pays reste également au mieux chancelante.
Mais les pays occidentaux hésitent toujours à fournir de l'argent au gouvernement taliban, en raison des restrictions imposées aux femmes et de la répression de l'expression et des libertés individuelles.
L'Afghanistan reste également au centre des préoccupations du président américain Donald Trump pour une autre raison. Lors de sa visite d'État au Royaume-Uni jeudi, M. Trump a laissé entendre qu'il travaillait au rétablissement d'une présence américaine sur la base aérienne de Bagram, en Afghanistan.
Zakir Jalaly, un responsable du ministère des affaires étrangères des Talibans, a toutefois rejeté cette idée.