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Des femmes gazaouies victimes d'exploitation sexuelle pour obtenir de l'aide, selon un rapport

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Illustration Tous droits réservés  AP Illustration / Peter Hamlin/AP
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Par Irina Sheludkova & AP
Publié le Mis à jour
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Des habitants de la bande de Gaza et des psychologues ont déclaré à l'Associated Press que certains travailleurs humanitaires locaux abusaient de la vulnérabilité des personnes dans le besoin.

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Les femmes de la bande de Gaza sont victimes d'exploitation sexuelle et de harcèlement de la part du personnel local des missions humanitaires telles que l'UNRWA, selon l'agence américaine Associated Press.

Les organisations humanitaires et des Nations unies travaillent généralement avec les communautés locales : elles paient des personnes en tant que contractants, font appel à des bénévoles ou désignent des dirigeants choisis par la communauté comme agents de liaison.

Un désespoir croissant dans la bande de Gaza

S'adressant à l'Associated Press, six femmes palestiniennes disent avoir été exploitées par des hommes locaux qui leur ont promis de la nourriture, de l'argent, de l'eau, des produits de première nécessité ou des emplois en échange de faveurs sexuelles.

Elles se sont exprimées sous couvert d'anonymat par crainte de représailles et parce que le harcèlement sexuel et la violence sont considérés comme des sujets tabous dans une société conservatrice contrôlée par le groupe islamiste Hamas.

Les journalistes d'AP se sont également entretenus avec des psychologues et des organisations humanitaires qui ont fait état d'une augmentation des cas d'exploitation et d'un désespoir croissant face à la crise humanitaire croissante, alors que les combats se poursuivent dans la bande de Gaza.

Une psychologue a déclaré à AP que son organisation, qui œuvre pour la protection des femmes et des enfants, avait examiné des dizaines de cas de femmes vulnérables exploitées sexuellement par des hommes, dont certaines étaient tombées enceintes.

Les psychologues, qui sont tous palestiniens et travaillent pour des organisations locales à Gaza, ont également parlé sous le couvert de l'anonymat en raison de préoccupations concernant la confidentialité des femmes impliquées dans ces affaires.

La guerre aggrave la situation des femmes vulnérables

Les psychologues et les organisations de défense des femmes rapportent que le nombre de cas de ce type ont augmenté, car la guerre a multiplié le nombre de sans-abris et de personnes dépendantes de l'aide dans des camps désormais surpeuplés.

Avant la guerre, des cas d'exploitation étaient signalés une ou deux fois par an, mais aujourd'hui leur nombre est monté en flèche, a déclaré le Centre des affaires féminines à l'agence de presse AP.

"La terrible réalité est que les crises humanitaires rendent les gens vulnérables à bien des égards, ce qui a souvent pour conséquence une augmentation des violences sexuelles", indique Heather Barr, directrice adjointe de la division des droits des femmes de Human Rights Watch. "La situation à Gaza aujourd'hui est indescriptible, en particulier pour les femmes et les jeunes filles".

L'une des femmes interrogées par AP a décrit des appels téléphoniques qui ont commencé en octobre 2024, un an après le début de la guerre.

Au début, dit-elle, les questions de l'homme étaient simples : Qu'est-il arrivé à ton mari ? Combien d'enfants a-tu ? Mais, selon la veuve de 35 ans, le ton de son interlocuteur a ensuite changé : Quel genre de sous-vêtements portes-tu ? Comment son mari te satisfaisait-il ?

Elle dit avoir rencontré cet homme à Muwasi, un petit quartier de la bande de Gaza qu'Israël a déclaré zone humanitaire. Elle a raconté qu'elle avait fait la queue pour recevoir de l'aide et qu'elle avait donné son numéro de téléphone au travailleur humanitaire, un Palestinien vêtu d'un uniforme portant l'inscription "UNRWA".

La femme a déclaré qu'elle s'était plainte verbalement de lui auprès de l'UNRWA à Gaza. On lui a demandé un enregistrement des conversations comme preuve, mais elle avait un vieux téléphone qui ne pouvait pas enregistrer les appels.

Plusieurs témoignages concordants

D'autres femmes racontent qu'elles ont été approchées par différents hommes à plusieurs reprises avec des offres similaires depuis le début de la guerre.

L'une d'entre elles affirme avoir obtenu un contrat de six mois à l'UNRWA après avoir accepté un rapport sexuel avec un homme qui avait obtenu son numéro de téléphone lors de l'enregistrement dans un centre d'aide humanitaire et qui conduisait une voiture portant le logo de l'ONU.

Une autre déclare avoir été approchée deux fois par le directeur d'un orphelinat de la bande de Gaza.

Le réseau PSEA, auquel appartient également l'UNRWA, dit avoir reçu 18 allégations d'abus sexuels liés à la réception d'aide humanitaire à Gaza l'année dernière, toutes impliquant soit le personnel des organisations, soit des personnes associées à ces dernières, telles que des représentants de la communauté ou des entrepreneurs privés.

Israël exige que les militants du Hamas qui contrôlent la bande de Gaza rendent les otages qui ont été enlevés lors d'une attaque sanglante le 7 octobre 2023 et emmenés dans l'enclave palestinienne.

L'État hébreu accuse par ailleurs le groupe islamiste de voler de l'aide humanitaire - sans avoir jamais fourni de preuves de vol généralisé - et accuse les agences de l'ONU de ne pas livrer les denrées alimentaires autorisées.

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