Brandie à Berne en 2017, la banderole représentait le dirigeant turc avec une arme pointée sur sa tempe. Elle comportait également le message "Tuez Erdoğan avec ses propres armes".
La plus haute juridiction suisse a rejeté l'appel de quatre manifestants condamnés pour incitation publique au crime. Ces derniers avaient brandi une banderole appelant à tuer le président turc Recep Tayyip Erdoğan lors d'une manifestation, en mars 2017, dans la capitale Berne.
Dans un communiqué publié ce mercredi 5 novembre, le Tribunal fédéral a déclaré qu'il confirmait la décision d'un tribunal inférieur. Sur la banderole, on y voyait une image du président turc avec un pistolet pointé sur sa tempe et ce message : "Tuez Erdoğan avec ses propres armes".
"Sur la base des circonstances concrètes - l'image choisie, associée au texte - la banderole ne peut objectivement être considérée autrement que comme une incitation claire et urgente à tuer le président turc", indique la déclaration de la Haute Cour.
"Au-delà de la critique virulente"
"Les condamnations prononcées sont conformes à la liberté d'expression et de réunion", a déclaré le tribunal, qui confirme donc la précédente décision, qui avait vu les accusés condamnées à des amendes et des peines de prison avec sursis.
Dans cette même conclusion, le tribunal a déclaré qu'une démocratie devrait permettre la liberté d'expression, même si les mots utilisés peuvent être désagréables ou choquants. Mais la banderole "est allée au-delà du discours provocateur ou de la critique virulente" qui est protégée par la loi, a-t-il estimé.
La manifestation dans laquelle la banderole a été brandie s'est déroulée dans un contexte de tensions entre Ankara et certaines parties de l'Europe. Cette année-là, le président turc avait organisé un référendum dans le but d'obtenir des pouvoirs élargis. Des tensions sont également nées après des allégations d'ingérence turque dans les affaires politiques suisses.
Cette même année, Recep Tayyip Erdoğan avait fait référence à cette banderole. “Des organisations terroristes ont brandi une photo de moi avec un pistolet sur la tempe, à l’extérieur du parlement suisse. Est-il possible qu’on se comporte de cette façon ? Dans un pays comme la Suisse“, s'était-il indigné.