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La visite de Merz à Ankara souligne les désaccords entre l'Allemagne et la Turquie sur Gaza

Recep Tayyip Erdoğan et Friedrich Merz avant leur rencontre au palais présidentiel d'Ankara, en Turquie, le jeudi 30 octobre 2025
Recep Tayyip Erdoğan et Friedrich Merz avant leur rencontre au palais présidentiel d'Ankara, en Turquie, le jeudi 30 octobre 2025 Tous droits réservés  AP Photo
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Par Euronews
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Lors de sa visite en Turquie, Friedrich Merz a souligné les bonnes relations germano-turques et a appelé à un renforcement de la coopération entre Berlin et Ankara, mais des divergences évidentes sont apparues sur la question d'Israël et de Gaza.

Le chancelier Friedrich Merz mise sur un nouveau départ dans les relations entre l'Allemagne et la Turquie, appelant de ses vœux un partenariat stratégique après des années de divergences ouvertes.

Lors d'une rencontre jeudi avec le président turc Recep Tayyip Erdoğan, la situation à Gaza, la guerre en Ukraine, la coopération en matière d'armement et les questions migratoires ont notamment été à l'ordre du jour.

Erdoğan ne peut "malheureusement pas être d'accord" avec Merz

En prélude à sa visite, Friedrich Merz a déposé jeudi matin une couronne au mausolée du fondateur de la République turque, Mustafa Kemal Atatürk, à Ankara.

Dans le livre commémoratif, le chancelier allemand a écrit : "Ses idées se répercutent encore aujourd'hui dans l'amitié profondément développée entre la République fédérale d'Allemagne et la République de Turquie".

Cependant, lors de la conférence de presse de l'après-midi, des divergences d'opinion évidentes sont apparues concernant la guerre de Gaza. Alors que Merz s'est clairement rangé du côté d'Israël, Erdoğan a de nouveau accusé l'État hébreu de "génocide".

De son côté, en réponse à la question d'un journaliste turc sur la guerre de Gaza, Friedrich Merz a déclaré qu'Israël était devenu un refuge pour des millions de juifs, dont beaucoup sont des survivants de l'Holocauste. "C'est pourquoi il sera toujours ainsi que l'Allemagne se tient fermement aux côtés de l'État d'Israël", a-t-il souligné.

"Israël a fait usage de son droit à l'autodéfense et il n'aurait fallu qu'une seule décision pour éviter également les innombrables victimes inutiles. Le Hamas aurait dû libérer les otages plus tôt et déposer les armes. Cette guerre aurait alors pris fin immédiatement", a-t-il poursuivi.

Erdoğan a ensuite déclaré qu'il ne pouvait "malheureusement pas être d'accord" avec Merz, affirmant : "Non seulement ils attaquent Gaza, mais ils se sont toujours efforcés de rendre Gaza docile par la famine et le génocide - et cela se poursuit toujours".

La Turquie "étroitement aux côtés de l'UE"

Auparavant, Merz avait proposé à la Turquie une coopération plus étroite, qualifiant leurs relations de "précieuses" et "d'une ampleur et d'une profondeur uniques".

"En tant qu'Allemands et Européens, nous devrions renforcer nos partenariats stratégiques. Pour cela, il n'y a pas d'autre solution qu'un partenariat stable et intensif avec la Turquie", a-t-il souligné.

Une déclaration saluée par Erdoğan, qui a annoncé que le volume des échanges entre les deux pays - qui a récemment franchi la barre des 50 milliards d'euros - serait bientôt porté à 60 milliards d'euros.

Le chancelier allemand a assuré son homologue turc de son soutien à la candidature d'Ankara à l'UE, tout en rappelant les conditions d'adhésion au bloc.

"La voie vers l'UE est une voie qui passe par le respect des critères de Copenhague. En Turquie, des décisions ont été prises qui n'y correspondent pas encore", a déclaré Friedrich Merz. "J'ai exprimé ma préoccupation quant au fait que les normes de la jurisprudence ne correspondent pas encore à ce que nous voulons dans l'UE".

Peu avant la visite du chancelier, un nouveau mandat d'arrêt a été lancé contre le maire déchu d'Istanbul, Ekrem İmamoğlu, arrêté en début d'année pour des accusations de corruption et d'espionnage qu'il conteste fermement.

Des députés du Parti social-démocrate allemand (SPD), qui fait partie de la coalition gouvernementale, avaient exigé de Friedrich Merz un signal clair à Ankara avant son voyage à Ankara.

"Si l'on regarde ce qui se passe actuellement en Turquie, je pense que l'on doit, à huis clos, faire comprendre très clairement au président turc que ce qu'il fait n'est pas acceptable", a déclaré à l'AFP Macit Karaahmetoglu, membre du SPD et président de l'association germano-turque.

Une commande historique de 20 avions de combat

Enfin, le chancelier allemand a estimé que la récente acquisition d'avions de combat Eurofighter par la Turquie contribuait à la sécurité de tous les partenaires de l'OTAN.

"En tant que partenaires de l'OTAN, l'Allemagne et la Turquie partagent des intérêts communs en matière de sécurité. À Ankara comme à Berlin, on est d'accord : les positions belliqueuses de la Russie menacent l'ensemble de la sécurité euro-atlantique", affirme Friedrich Merz.

Lors d'une visite du Premier ministre britannique Keir Starmer à Ankara, un accord a été signé lundi pour l'achat de 20 jets Eurofighter d'une valeur de 9,1 milliards d'euros.

Keir Starmer et Recep Tayyip Erdoğan signent un accord pour 20 avions de combat Typhoon britanniques, en Turquie, le lundi 27 octobre 2025
Keir Starmer et Recep Tayyip Erdoğan signent un accord pour 20 avions de combat Typhoon britanniques, en Turquie, le lundi 27 octobre 2025 Stefan Rousseau/Pool Photo via AP

La Turquie prévoit d'acquérir au total 40 de ces avions de combat. Sous le gouvernement Ampel, l'Allemagne avait encore bloqué la livraison des jets à la Turquie.

Charlotte Merz, l'épouse du chancelier, l'a accompagné à Ankara. Emine Erdoğan, l'épouse du président turc, avait lancé l'invitation en juin lors du repas du couple royal néerlandais à l'occasion du sommet de l'OTAN.

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