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Police comparée à Daech : Radio Nova défend son humoriste après une plainte de Laurent Nuñez

Le ministre français de l'Intérieur, Laurent Nuñez, lors de l'hommage aux victimes des attentats de 2015 devant le Stade de France à Saint-Denis, le 13 novembre 2025.
Le ministre français de l'Intérieur, Laurent Nuñez, lors de l'hommage aux victimes des attentats de 2015 devant le Stade de France à Saint-Denis, le 13 novembre 2025. Tous droits réservés  Ludovic Marin, Pool photo via AP
Tous droits réservés Ludovic Marin, Pool photo via AP
Par Alexander Kazakevich
Publié le Mis à jour
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Le ministre de l’Intérieur a saisi la justice suite aux propos jugés "inqualifiables" de Pierre-Emmanuel Barré dans l’émission "La Dernière" sur Nova. La radio soutient l'humoriste.

La radio musicale se défend. Après une plainte de Laurent Nuñez pour injure publique contre l'humoriste Pierre-Emmanuel Barré, qui avait qualifié les forces de l’ordre françaises de "violeurs" et de "meurtriers", les comparant à l’organisation État islamique, le média s’est dit "attaché" à la "liberté d’expression", dans un communiqué transmis samedi à l’AFP.

"Préserver la liberté de ceux qui font rire, c’est protéger la santé de notre démocratie. Radio Nova y est plus que tout attachée et n’acceptera aucune menace de quelque nature que ce soit sur ses humoristes et collaborateurs", a indiqué Radio Nova.

Dans l’émission "La Dernière" animée par l’ancien journaliste de France Inter, Guillaume Meurice, diffusée dimanche sur la bande FM puis en podcast lundi, l’humoriste de 41 ans avait accusé la police et la gendarmerie d’être des "institutions structurellement violentes, racistes et déresponsabilisantes."

La chronique de Pierre-Emmanuel Barré faisait référence à la récente affaire de deux policiers mis en examen pour viol à Bobigny, en région parisienne, mais également aux images sorties par Médiapart et Libération, filmées par des gendarmes en mars 2023 lors du mouvement contre les "mégabassines" lorsque des manifestations ont occasionné des violences à Sainte-Soline (Deux-Sèvres).

"Des viols, des mutilations, des meurtres, et des types qui se filment en train de faire tout ça en rigolant… En fait, la police et la gendarmerie, c’est Daech avec la sécurité de l’emploi", avait ajouté l’humoriste à l’antenne.

Des propos "inqualifiables" pour le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, qui, d’après les informations de l’AFP, a adressé une "lettre plainte" au parquet de Paris dès lundi soir, juste après la publication de la vidéo sur Internet.

Sur X, la radio du milliardaire Matthieu Pigasse, qui déclare mener une "bataille culturelle face aux médias de la droite radicale qui opposent et fracturent", avait pourtant tenté de nuancer sa publication contenant la séquence, en mettant en exergue une citation de l'humoriste, en "franglais" : "Not all policemen ! (But beaucoup quand même.)"

Un message qui n’est pas passé auprès des policiers, puisque le syndicat UN1TÉ a annoncé avoir "immédiatement demandé des suites judiciaires".

"C’est désormais chose faite : le ministre a déposé une lettre-plainte", a déclaré le syndicat.

Un problème de timing ?

La polémique a commencé à enfler la semaine où le pays a commémoré les 10 ans des attentats du 13-Novembre où le rôle des agents du ministère de l’Intérieur, engagés pour venir en aide aux victimes, traquer les terroristes et faire avancer les enquêtes, a été salué à l’occasion de différentes cérémonies.

L’intervention de Pierre-Emmanuel Barré "est sans lien aucun avec les attentats du 13 novembre 2015", a tenu à préciser Radio Nova.

"La liberté d'expression [...] suppose d'accepter la satire, la caricature et la critique. Elle protège un droit fondamental, parce qu'une société libre n'a rien à craindre du rire", a affirmé le média.

Selon le dernier rapport de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), portant sur l'année 2024, l'institution de contrôle a été saisie de 914 enquêtes judiciaires en 2024 contre 943 en 2023.

"La part des enquêtes portant sur l’usage de la force reste principale dans le portefeuille de l’IGPN (45 % des enquêtes) mais est en diminution depuis 2020", peut-on lire dans le rapport.

Quant aux enquêtes ouvertes pour des allégations d'injures à caractère raciste ou discriminatoire, leur nombre a augmenté en 2024 (43 contre 26 en 2023), a précisé la "police des polices".

Selon l'IGPN, "le nombre de saisines pour harcèlement moral et sexuel est relativement stable ces quatre dernières années, respectivement 62 et 25 en 2024 contre 57 et 18 en 2023".

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