Outre les restrictions à la liberté des médias et la compression des marges qui porte atteinte à la liberté d'entreprise, la Commission critique également la restriction du marché des traductions authentiques et la procédure d'arbitrage entre la MOL et l'État.
La Commission européenne a envoyé des avertissements formels à la Hongrie dans quatre cas, commentant et critiquant l'incompatibilité de certaines lois hongroises avec le droit communautaire.
La Commission s'oppose à ce que l'on appelle le gel des marges sur les denrées alimentaires et certains produits pharmaceutiques. Le gouvernement hongrois a précédemment limité la différence entre le prix d'achat et le prix à la consommation de certains produits alimentaires et pharmaceutiques de base à un maximum de 10 % afin de freiner l'inflation.
La Commission considère que cette législation viole le principe fondamental de la libre circulation des biens et des services et l'interdiction de la discrimination.
La Commission affirme que la législation oblige les détaillants étrangers à vendre à perte les produits couverts par la compression des marges. La Hongrie soutient que la différence entre le prix d'achat et le prix à la consommation constitue le bénéfice des détaillants, tandis que la Commission affirme que cela ne tient pas compte des coûts des détaillants, qui dépassent parfois 10 % du prix d'achat.
La Commission affirme que la réglementation hongroise est discriminatoire à l'égard des détaillants étrangers et met en péril les emplois de leurs employés, qui sont généralement des ressortissants hongrois.
La Commission affirme que les règles hongroises sont contraires aux nouvelles directives européennes sur la liberté des médias et sur les services de médias audiovisuels, qui sont entrées en vigueur en août.
Selon la Commission, l'État hongrois restreint l'activité économique des médias et la liberté éditoriale, ne respecte pas les règles de l'UE relatives aux médias publics, à la transparence de la propriété des médias et à l'attribution de la publicité publique, et enfreint les règles relatives à l'autorité des médias.
La Commission a également critiqué l'octroi par l'État hongrois à une seule entreprise, OFFI Zrt, contrôlée par l'État, du droit exclusif de produire des traductions certifiées reconnues par l'État, ce qui, selon la Commission, viole les principes fondamentaux de la libre circulation des services, de la liberté d'établissement et du droit à la transparence des marchés publics.
La quatrième procédure d'infraction concerne l'arrêt de la Cour de justice des Communautés européennes selon lequel les litiges entre des entreprises du secteur de l'énergie dans deux États membres de l'UE ne peuvent être réglés par voie d'arbitrage, mais doivent être soumis aux tribunaux nationaux.
Selon la Commission, MOL et les entreprises qu'elle contrôle ne respectent pas cette règle. Il s'agit là du différend le plus juridique, car un tel arbitrage peut être prévu par les règles d'un traité international extérieur à l'UE, le traité sur la charte de l'énergie (TCE), un traité international accepté par l'UE, mais la Cour de justice de l'UE a par la suite statué que les différends entre deux États membres de l'UE ne devaient pas être réglés par arbitrage, car cela porterait atteinte à la jurisprudence uniforme de l'UE.
La procédure d'infraction est une forme de dialogue entre l'État membre et la Commission, l'État membre disposant de deux mois pour répondre aux préoccupations de la Commission. Si le dialogue n'aboutit pas, la Commission peut porter l'affaire devant la Cour de justice de l'Union européenne.