La chute des cours du brut a privé le pays de 70% de ses revenus en deux ans.
Le Venezuela sous le choc alors que son président, Nicolas Maduro, s’est résolu à s’attaquer à un tabou : le prix de l’essence, gelé depuis les années 90. Le super va ainsi augmenter de 6.000 % à la pompe.
Explication : la chute des cours du brut a fait plonger les revenus du pays de 70% sur deux ans.
Luis Moreno, chauffeur de taxi, ne décolère pas : “je ne suis pas d’accord avec ça, pas du tout ! Comment peut ont augmenter autant le prix de l’essence ? C’est exagéré ! Combien est-ce que va me coûter un plein ? Et si un pneu coûte 50.000 bolivars, combien est-ce qu’il va coûter maintenant ? Je veux dire, c’est absurde !“
“Je suis d’accord, il fallait le faire,“ réplique Orlando Acosta, l’employé de la station service. “Le pays perd beaucoup sur le raffinage. L’augmentation du litre de super de 0,097 bolivar à 6 bolivars est justifiée.“
L’essence avait jusque là échappé à l’“inflation galopante”:http://www.ft.com/fastft/2016/01/22/imf-sees-venezuela-inflation-at-720-this-year/, à 141,5% en septembre dernier. Pour la combattre, le Président a décidé de dévaluer la monnaie pour les biens de première nécessité. “Nous allons faire passer le taux de change officiel de 6,30 bolivars par dollar à 10 bolivars par dollar. Ce taux nous permettra de remplir notre mission qui consiste à assurer la protection de nos citoyens dans des domaines fondamentaux comme la santé, les médicaments ou l’alimentation,“ a-t-il déclaré.
Enfin, le salaire minimum mensuel va être relevé de 20%, à 1150 dollars au taux officiel, soit 57 dollars au taux flottant et 11,50 dollars au marché noir.
L‘économie vénézuélienne s’est contractée de 5 % l’an dernier. Elle devrait rester en récession cette année.