Grèce : le tourisme à rude épreuve dans l'est

Grèce : le tourisme à rude épreuve dans l'est
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Par Euronews
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La crise migratoire conduit les touristes étrangers à privilégiées les séjours sur les côtes occidentales. Désertées, les îles de la façade orientale vivent un été difficile.

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2016 s’annonce comme une nouvelle année record pour le tourisme en Grèce, préférée à la Turquie du fait du risque terroriste. Le pays pourrait égaler voire dépasser le record de 2015, avec 23,6 millions d’arrivées. Une manne dont certains pourraient cependant ne pas voir la couleur.

Clivage est/ouest

Car toutes les îles ne sont pas logées à la même enseigne. La crise migratoire a créé un clivage est/ouest. Ainsi, en ce début d‘été, si les îles de l’ouest affichent complet, celles de l’est, où ont déferlé des vagues de réfugiés, guêtent la clientèle.

C’est particulièrement vrai de Lesbos, Samos, Chios and Kos, proches des côtes turques. Mais ça l’est aussi d’Egine, une petite île proche d’Athènes. Pour y parvenir, il faut prendre un bateau dans le port du Pirée, dont les images du camp de réfugiés ont fait le tour du monde. L’accord entre l’Union européenne et la Turquie a certes endigué le flux migratoire, mais il est intervenu trop tard pour sauver la saison.

Crise migratoire et conséquences

Manolis Leousis tient un restaurant à Agia Marina, à Egine. “Je pense que cette année va être problématique. Les étrangers nous disent clairement qu’ils ne veulent pas se retrouver à regarder des réfugiés errer ici ou là, de plage en plage et de port en port. Ils sont déjà extrêmement exposés à la crise des réfugiés dans leurs pays, les Autrichiens, les Allemands, les Suédois…“ confie-t-il.

En mer Egée orientale, les professionnels du secteur parlent d’une chute de 50% de la fréquentation sur un an. Déjà étranglés par la hausse de la TVA et de la taxe de séjour, les hôteliers redoutent le pire. C’est le cas de Thomas Haldaios.

Il n’y avait pas âme qui vive dans mon hôtel hier. Alors j’ai fermé. Pas un seul client. Pas un seul… Comment vais-je y arriver ? Il ne reste que le mois d’août, avec 15 à 25 jours travaillés. Est-ce que mon hôtel pourra survivre ? Est-ce que l’entreprise pourra couvrir les dépenses de toute l’année ? C’est impossible ! Les calculs nous condamnent à mettre la clé sous la porte,“ conclut-il.

Brexit et conséquences

A cela s’ajoutent les incertitudes liées au Brexit. La Grèce craint de perdre sa clientèle britannique, soit plus de 10% de ses touristes étrangers, deuxième nationalité représentée derrière les Allemands.

Le Brexit va bouleverser les projets de voyage si on revient au vieux système des visas, si la livre ne se stabilise pas contre euro, ça changera beaucoup de choses pour beaucoup de gens. En ce moment, c’est le chaos absolu, personne ne peut vous donner une réponse claire,“ admet une touriste britannique rencontrée à Egine.

D’autant que les Britanniques sont connus pour être dépensiers : en 2015, ils ont contribué à hauteur de 14% aux revenus du tourisme. Un secteur qui embauche 401.000 personnes – c’est 11,3% des emplois en Grèce.

Notre envoyée spéciale à Egine, Symela Touchtidou, explique que “quand on cherche un emploi ou qu’on veut lancer son entreprise, le tourisme est un des rares secteurs à offrir un espoir de survie en Grèce. Ses performances cette année sont cruciales pour la reprise économique. Elles permettront aussi d‘évaluer la résistance de l’entrepreneuriat grec aux défis qui s’accumulent.

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