Concurrence : l'Union européenne s'inquiète des subventions américaines du plan Biden

Ursula von der Leyen, sur un écran
Ursula von der Leyen, sur un écran Tous droits réservés Mindaugas Kulbis/Copyright 2022 The AP. All rights reserved.
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Par Euronews avec AFP
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Face aux massives subventions américaines du plan climat de Joe Biden, Ursula von der Leyen appelle à se coordonner avec Washington, et à faciliter les investissements publics verts en Europe.

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Depuis plusieurs mois, l'Union européenne s'inquiète des effets de l'Inflation Reduction Act, un plan américain de 420 milliards de dollars prôné par Joe Biden, destiné notamment à subventionner les industries propres telles que les usines de voitures électriques, les batteries, les énergies renouvelables ou l'hydrogène.

Sans critiquer le protectionnisme américain, la présidente de la Commission européenne a appelé à réagir, tout en se coordonnant avec Washington.

"Nous devons prendre des mesures pour rééquilibrer les règles du jeu là où l'Inflation Reduction Act et d'autres mesures créent des distorsions", a déclaré Ursula von der Leyen ce dimanche.

"En d'autres termes : nous devons faire nos devoirs ici en Europe et, en même temps, nous devons travailler avec les États-Unis pour atténuer les désavantages concurrentiels", a-t-elle précisé.

Interrogé sur cette question, le ministre français délégué à l'industrie a souligné ce dimanche le besoin de "s'assurer qu'on est sur un terrain de jeu qui est juste".

"Il faut que la concurrence soit forte et loyale" en ce qui concerne notamment les subventions à l'installation d'usines, a-t-il dit. "Il faut que l'on évite la course à l'échalote (...) des subventions maximales qui font qu'on se retrouve en concurrence au détriment de nos finances publiques" a-t-il analysé.

Si une usine qui s'installe en France a bien des subventions, "le problème c'est l'échelle de niveaux, bien plus importants aux Etats-Unis qu'en Europe", a affirmé le ministre français chez nos confrères de France Inter/France Télévisions/Le Monde. Les dispositions américaines sont "un peu plus rapides et efficaces que les nôtres", a-t-il constaté.

Et concernant les subventions à l'achat, pour "un véhicule électrique aux Etats-Unis vous avez 7 000 dollars de prime mais il faut qu'il soit américain jusqu'au circuit électrique", "en France vous avez 6 000 ou 7 000 euros selon votre niveau de revenu et le véhicule peut venir de Chine", fait-il remarquer, ajoutant que sur ce point Europe et Etats-Unis étaient "déjà en train de discuter" de possibles exemptions.

"On a été naïf, il y a aujourd'hui en Chine et aux Etats-Unis des dispositions qu'il faut qu'on intègre dans notre politique européenne", a déclaré Roland Lescure, soulignant notamment le peu de critères permettant de "privilégier les achats européens" pour les appels d'offres publics.

"Sans fermer les frontières" afin de préserver les marchés de l'Europe, plus exportatrice que les Etats-Unis, a-t-il ajouté.

Le commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton, a pour sa part appelé à la création d'un "fonds européen de souveraineté pour soutenir des projets industriels".

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