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Etats-Unis : la Fed s'apprête à baisser à nouveau ses taux directeurs, dans un contexte incertain

Le bâtiment de la Banque de la Réserve fédérale américaine, qui abrite le Conseil des gouverneurs du Système de la Réserve fédérale, est vu à Washington, le vendredi 25 avril 2014.
Le bâtiment de la Banque de la Réserve fédérale américaine, qui abrite le Conseil des gouverneurs du Système de la Réserve fédérale, est vu à Washington, le vendredi 25 avril 2014. Tous droits réservés  J. Scott Applewhite/The AP
Tous droits réservés J. Scott Applewhite/The AP
Par APTN avec APTN
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La Réserve fédérale américaine devrait à nouveau réduire ses taux d'intérêt cette semaine, dans un contexte d'incertitude post-électorale.

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Les responsables de la Réserve fédérale s'apprêtent à abaisser le taux d'intérêt directeur pour la deuxième fois d'affilée. Cette décision fait suite au ralentissement des pressions inflationnistes, qui ont exaspéré de nombreux Américains et contribué à la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle.

Cependant, l'institution pourrait se montrer attentiste au lendemain de ce scrutin, étant donné que les propositions économiques de Trump ont été largement perçues comme potentiellement inflationnistes. Son élection laisse également planer le spectre d'une ingérence de la Maison Blanche dans les agissements de la Fed, Trump ayant proclamé qu'en tant que président, il devrait avoir son mot à dire dans les décisions de la banque centrale en matière de taux d'intérêt.

La Fed a longtemps défendu son statut d'institution indépendante, capable de prendre des décisions parfois impopulaires au sujet des taux, se disant exempte de toute ingérence politique. Pourtant, lors de son précédent mandat à la Maison-Blanche, Donald Trump avait publiquement attaqué le patron de la Fed, Jerome Powell, après que celle-ci eut relevé ses taux pour lutter contre l'inflation. Et le Président élu pourrait bien recommencer.

Les signaux envoyés par l'économie ne vont pas non plus faciliter la tâche de la Fed : si la croissance reste solide, les embauchent marquent le pas. Malgré cela, les dépenses des ménages ont été stables, laissant croire qu'un nouvel abaissement des taux directeurs ne serait pas réellement nécessaire. Une inflexion qui pourrait, en dopant la consommation, stimuler l'engrenage de l'inflation.

Du côté des marchés financiers, les rendements des bons du Trésor sont repartis à la hausse, depuis le premier abaissement des taux consenti en septembre dernier par la Réserve fédérale.

Aux États-Unis, le taux hypothécaire moyen à 30 ans a fléchi au cours de l'été, lorsque la Fed a annoncé qu'elle réduirait ses taux, avant de remonter une fois la mesure entrée en vigueur.

Ce mercredi, les cours des actions ont bondi à Wall Street, de même pour la valeur du bitcoin et du dollar. Donald Trump a fait l'apologie des crypto-monnaies pendant sa campagne, et le dollar devrait bénéficier de la hausse des taux d'intérêt et de l'augmentation générale des droits de douane proposée par le président élu.

Le projet de Donald Trump d'imposer des droits de douane d'au moins 10 % sur toutes les importations, ainsi que des taxes nettement plus élevées sur les produits chinois, pourrait doper l'inflation. Ce qui pourrait mettre un coup d'arrêt à la politique baissière de la Fed. Selon l'indicateur clé de la banque centrale, l'inflation serait tombée à 2,1 % en septembre.

Les économistes de Goldman Sachs estiment que les droits de douane de 10 % proposés par M. Trump, ainsi que les taxes proposées sur les importations chinoises et les automobiles en provenance du Mexique, pourraient faire bondir l'inflation à 2,75 % ou 3 % d'ici à la mi-2026.

Une telle hausse remettrait probablement en cause les futures baisses de taux annoncées par la Fed en septembre.

Lors de la réunion de mercredi, au cours de laquelle les responsables de la politique monétaire ont abaissé leur taux directeur d'un demi-point, à environ 4,9 %, indiquant qu'ils envisageaient deux réductions de taux d'un quart de point, au cours de l'année à venir, la première ce jeudi et la seconde en décembre, assorties de quatre baisses supplémentaires en 2025.

Mais les investisseurs considèrent que ces perspectives baissières sont de plus en plus incertaines.

La probabilité pour que la Fed abaisse une nouvelle fois ses taux en 2025 est tombée mercredi à 28 %, contre 41 % la veille, et près de 70 % il y a un mois, selon FedWatch.

Au cours des six derniers mois, l'économie américaine a progressé à un rythme annuel solide, légèrement inférieur à 3 %, tandis que les dépenses des ménages ont fortement augmenté au cours du troisième trimestre.

Parallèlement, les entreprises ont freiné les embauches. M. Powell a laissé entendre que la Fed réduisait son taux directeur en partie pour soutenir le marché de l'emploi. Mais si la croissance économique se poursuit à un rythme soutenu et que l'inflation repart à la hausse, la Fed sera contrainte de porter un coup d'arrêt à la baisse des taux d'intérêt.

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