Les actions américaines, européennes et asiatiques ont encore chuté, ce lundi 7 avril, en raison de l'aggravation des craintes liées aux tarifs douaniers. L'Europe s'est, en revanche, montrée ouverte aux négociations.
Les marchés mondiaux ont débuté la semaine comme ils ont terminé la précédente : en baisse. Pourtant, après l'entrée en vigueur des droits de douane de Donald Trump, les spéculations sur d'éventuels accords commerciaux ont offert une brève lueur d'espoir.
Mais cet optimisme s'est évanoui, les rumeurs d'une pause de 90 jours sur les nouveaux droits de douane ayant été rapidement démenties par la Maison Blanche. Les bourses états-uniennes ont malgré tout eu le temps de rebondir, passant dans le vert, avant de chuter de nouveau.
Peu avant 19 h, heure d'Europe centrale, le S&P 500 avait chuté de 0.55 % pour atteindre 5 046 points, son niveau le plus bas depuis un an, portant les pertes cumulées de l'indice à près de 12 % depuis l'annonce des droits de douane. Il s'agit de l'une des plus fortes baisses de l'histoire de l'après-guerre, rivalisant avec les baisses d'octobre 1987 et la crise financière mondiale de 2008.
La tendance est la même pour le Dow Jones Industrial Average (perte de 1,13 %) et le Nasdaq Composite (perte de 0.09 %). Les indices états-uniens ont mieux terminé leur journée.
Les valeurs technologiques de grande capitalisation sont restées sous pression. Tesla a perdu 5,5 % sur la journée et sa valeur a été divisée par deux depuis ses sommets de 2024. Apple a perdu 3,5 %, ce qui porte son recul total à 30 % par rapport à ses niveaux les plus élevés.
Les marchés européens à la peine
Après une ouverture en chute libre (-6,46 % pour Paris, -9,15 % pour Francfort, -2,99 % pour Londres), la situation s'est légèrement améliorée pour les indices européens qui ont fermé à -4,78 % pour le CAC40, -4,13 % pour le DAX 40 et -4,64 % pour le FTSE.
Le vice-président de la Commission européenne et responsable du commerce, Maroš Šefčovič, s'est dit prêt à négocier. "Nous sommes prêts à discuter de droits de douane nuls, non seulement pour les voitures, mais aussi pour d'autres produits industriels", a-t-il déclaré, ajoutant que 380 milliards d'euros d'exportations de l'UE vers les États-Unis, soit environ 70 % du total des exportations de l'Union, sont actuellement soumis à des droits de douane.
Il a toutefois critiqué l'absence de progrès dans les négociations avec Washington. "Malgré les efforts de l'UE, nous n'avons pas vu d'engagement qui conduirait à une solution mutuellement acceptable. [...] Nous sommes prêts à utiliser tous les outils de notre arsenal de défense commerciale pour protéger le marché unique de l’Union européenne", a-t-il insisté.
"Ce moment a montré très clairement qu'il ne s'agit pas d'une phase passagère. [...] Il s'agit d'un monde complètement nouveau, d'une ère où les anciennes hypothèses, que nous avons longtemps considérées comme allant de soi, ne s'appliquent tout simplement plus", a déclaré, de son côté, Keir Starmer, Premier ministre britannique.
Les nouvelles menaces de Trump
En Asie, les conséquences sont les mêmes et plusieurs bourses ont même battu des records. C'est également le cas à Hong Kong, en baisse de 13,22 %, du jamais-vu depuis 1997. Taïwan aussi a fait dans l'inédit, avec une baisse historique de 9,7 % à la clôture.
En Japon, la bourse de Tokyo perdait 6,48 %, après avoir dévissé de 8 %. En Corée du Sud, la chute est moins dure, mais l'indice Kospi a dévissé de 5,2 %.
Mais Donald Trump ne se laisse pas impressionner, au contraire. Le président américain a même répondu à la Chine, qui a fait part de son intention de prendre des mesures de rétorsion, en menaçant de nouvelles taxes. "Si la Chine ne retire pas son augmentation de 34 % par rapport à leurs abus commerciaux à long terme d'ici demain, le 8 avril, les États-Unis imposeront à la Chine des droits de douane SUPPLÉMENTAIRES [sic] de 50 %, à compter du 9 avril", a-t-il écrit. S'il met en œuvre ses plans, les droits de douane états-uniens sur les importations en provenance de Chine atteindraient 104 %.