A Genève, le cinéma défend les droits humains

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Les maux de la planète exposés sur grand écran, c’est le principe du Festival du film et Forum international sur les droits humains dont la 15ème édition vient de se tenir à…

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Les maux de la planète exposés sur grand écran, c’est le principe du Festival du film et Forum international sur les droits humains dont la 15ème édition vient de se tenir à Genève. Occasion pour les organisateurs d’appeler à mettre un terme aux atteintes aux droits de l’homme à travers la planète et d’honorer des réalisateurs de documentaires coups de poing comme Manon Loizeau, Raoul Peck, Pamela Yates et Rithy Panh.

Genève est en première ligne de la défense des droits humains. Hôte du Conseil des droits de l’homme de l’ONU dont la session annuelle vient de s’achever, la ville suisse a accueilli la 15ème édition du Festival du Film qui leur est dédié. Cet évènement qui se double d’un Forum ne veut pas se contenter de dénoncer les pires atrocités commises dans le monde.

“On a envie à travers ce festival, indique Isabelle Gattiker, sa directrice générale, de dire que l’indifférence, ce n’est absolument plus possible en 2017. On doit tous s’engager, on doit tous réagir chacun à notre échelle, soit en soutenant une association, soit en écrivant des lettres, soit en dénonçant ce qui se passe à travers le monde : on est tous acteurs de ce monde,” lance-t-elle.

Festival • Cinéma et droits humains à Genève : “De plus en plus de nos invités sont empêchés de venir” https://t.co/4I28OhUrLqpic.twitter.com/YYJZK8FvRA

— Courrier inter (@courrierinter) 9 mars 2017Femmes victimes de viol dans les prisons syriennes

Le Prix de l’Organisation mondiale contre la Torture (OMCT) a été attribué à la journaliste franco-anglaise Manon Loizeau pour son dernier documentaire “Silent War” où elle donne la parole à des Syriennes victimes de viol dans les prisons de Bachar el-Assad.

La réalisatrice qui n’a pas encore terminé le montage final de son film préfère ne pas nous fournir d’images de ces femmes pour ne pas les mettre en danger.

“C’est le crime parfait pour le régime, souligne Manon Loizeau, parce qu’elles sont violées et ensuite, quand elles sortent, elles ne peuvent pas en parler, sinon elles sont rejetées par leur familles et parfois, même, il y a des crimes d’honneur. Ce n’est pas un film uniquement sur le viol, c’est un film sur les femmes syriennes, sur qui elles étaient avant, sur leur rêve de la révolution, sur le moment où cela a basculé et comment aujourd’hui elles survivent,” explique-t-elle.

Grand Prix de l'omctorg</a> pour <a href="https://twitter.com/hashtag/SilentWar?src=hash">#SilentWar</a> de Manon Loizeau! <a href="https://twitter.com/hashtag/fifdh17?src=hash">#fifdh17</a> <a href="https://t.co/yAEJDXbkoo">pic.twitter.com/yAEJDXbkoo</a></p>&mdash; FIFDH Genève (fifdh) 18 mars 2017

“Je ne suis pas votre nègre”

L’Haïtien Raoul Peck a lui reçu des mains de Barbara Hendricks, le Prix Gilda Vieira de Mello pour “Je ne suis pas votre nègre”, primé à Toronto et Berlin et nommé aux Oscars. Au coeur de son documentaire : l‘écrivain afro-américain James Baldwin.

La parole de ce héros de la cause noire dans les années 60 aux Etats-Unis a une résonnance toute particulière dans une Amérique qui reste aujourd’hui tourmentée par les questions raciales.

“James Baldwin dit aussi dans le film que pour lui, l’industrie du divertissement – et j’inclus l’ensemble des télévisions – est analogue à l’industrie de la drogue, fait remarquer Raoul Peck. Et on s’en rend compte quand on voit le nombre d’heures de télé-réalité, cela n’aide pas à éclaircir les choses et il y a une grande montée de l’ignorance également,” estime-t-il.

“La clairvoyance des mayas”

Autre film coup de poing présenté lors du festival : 500 years de l’américaine Pamela Yates, dernière partie d’une trilogie entamée en 1983 sur les actes de barbarie dont ont été victimes les populations indigènes mayas. Le documentaire s’ouvre sur la condamnation en 2013 de l’ex-dictateur Ríos Montt pour génocide et crimes contre l’humanité.

“On vit à une époque où l’on résiste à des gouvernements autoritaires aux Etats-Unis, en Amérique latine et en Europe et où l’on assiste à la fermeture des espaces dédiés à la société civile, affirme Pamela Yates avant d’ajouter : Donc je crois qu’on peut puiser beaucoup d’inspiration dans la clairvoyance des mayas pour organiser notre propre résistance à travers le monde.”

Le Festival a également mis à l’honneur Rithy Panh, auteur de bouleversants documentaires sur la mémoire du génocide perpétré par les Khmers rouges : il y a présenté une installation artistique, ainsi que son dernier film intitulé Exil.

Grand entretien avec RPanh</a>, cinéaste cambodgien à l&#39;honneur au <a href="https://twitter.com/hashtag/fifdh17?src=hash">#fifdh17</a>, dans Faut pas croire <a href="https://twitter.com/RadioTeleSuisse">radiotelesuisse! https://t.co/yThcDN16u8

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— FIFDH Genève (@fifdh) 20 mars 2017

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