Un plan de rénovation géant à Moscou risque de mettre à la rue de nombreux artistes qui disposaient d'ateliers et de studios au sein de logements sociaux hérités du communisme.
Des dizaines, voire des centaines d'artistes moscovites risquent de perdre leur lieu de travail dans le cadre du plan de rénovation de la capitale russe. Les artistes se sentent sacrifiés sur l'autel de la planification urbaine
L'ambitieux projet urbain, d'un coût estimé cette année à un milliard d'euros, prévoit la démolition de plus de 4 000 bâtiments et le relogement de quelque 350 000 ménages.
Mais si les propriétaires seront relogés, les artistes, eux, sont confrontés à un avenir sombre.
Jusqu'à présent, les artistes bénéficiaient d'un programme datant de l'ère soviétique qui fournissait des studios gratuits aux membres de l'Union des artistes de Moscou qui n'avaient qu'à payer les factures.
Les espaces de travail sont pour la plupart situés dans des Khrushchyovkas, des logements à bas prix construits dans les années 1960 et surnommés d'après le leader soviétique Nikita Khrushchev qui les a voulus.
Malgré quelques protestations, la démolition des Khrouchtchevkas a été majoritairement saluée par les habitants de la capitale.
Le maire de Moscou, Sergei Sobyanin, a cherché à assurer aux Moscovites inquiets que personne "ne sera laissé à la rue", mais aucune solution de relogement des artistes n'a encore été trouvée.