En Azerbaïdjan, l'édition 2023 du Festival de musique Uzeyir Hadjibeyov a été marqué par une série de concerts et de masterclasses qui ont donné la part belle à la revisite de pièces de grands compositeurs.
Il est devenu l'un des rendez-vous les plus importants du calendrier culturel de l'Azerbaïdjan et la 15e édition du Festival de musique Uzeyir Hadjibeyov de cette année n'a pas fait exception à la règle. Organisé récemment dans la capitale Bakou, cet événement accueille des musiciens classiques du monde entier.
Célébrant la contribution d'Hadjibeyov à la culture azerbaïdjanaise, le festival cherche à encourager les jeunes talents musicaux. Il tente également de repousser les limites de l'expression artistique et de l'innovation tout en promouvant les œuvres de compositeurs moins connus.
Échange franco-azerbaïdjanais autour de Gabriel Fauré
Les masterclasses sont un élément majeur du festival. Créé en 1996, le célèbre Quatuor Diotima a tenu la sienne pour les étudiants de l'Académie de musique de Bakou.
"Ils se sont attaqué à une pièce d'un compositeur français qui n'est pas le plus connu, Gabriel Fauré," a précisé Franck Chevalier, violoniste au sein du quatuor, en faisant référence aux jeunes musiciens azerbaïdjanais qui ont participé à la masterclass. "On fête l'année prochaine, le centenaire de sa mort en 1924, c'est un grand compositeur français, très spécial, et peut-être le plus "français" des compositeurs ; sa musique a un caractère très particulier, très différent de la musique allemande qui, en général, est archi-dominante [ndlr : à cette époque] et je trouve qu'ils ont trouvé remarquablement cet esprit français, donc on les félicite chaleureusement," souligne-t-il.
La jeune violoniste Humay Hacizade faisait partie des étudiantes. Elle a apprécié l'échange. "Cette masterclass est très utile pour nous car on nous a montré plusieurs interprétations de la pièce pour que l'on puisse choisir celle que l'on interprétera lors de nos concerts," estime-t-elle.
Du Beethoven doux
En plus de parfaire les compétences des étudiants, le Festival programme plusieurs concerts et performances live dont beaucoup tentent de proposer une nouvelle version des œuvres de grands compositeurs. Parmi eux, le concert donné par le violoniste et pianiste Osman Eyublu autour d'un certain aspect de l'œuvre de Beethoven.
"Le projet d'aujourd'hui s'intitule Paradox of Serenity et j'ai choisi ce répertoire pour la musique douce de Beethoven," précise le musicien, "parce que, de nos jours, au XXIe siècle, nous n'avons de ce compositeur qu'une image pathétique et dramatique. Et dans ce concert, j'ai essayé de montrer son côté plus serein," insiste-t-il.
Ne se limitant pas à Bakou, le Festival annuel de musique Uzeyir Hadjibeyov organise des concerts dans d'autres villes d'Azerbaïdjan sur quatre jours.