Le secrétaire d'État italien à la Culture accusé de blanchiment d'œuvres d'art volées

Vittorio Sgarbi se dispute avec d'autres législateurs lors d'un débat sur la justice au Parlement italien en 2020. Il a ensuite été transporté hors de la Chambre des députés.
Vittorio Sgarbi se dispute avec d'autres législateurs lors d'un débat sur la justice au Parlement italien en 2020. Il a ensuite été transporté hors de la Chambre des députés. Tous droits réservés Roberto Monaldo/LaPresse via AP
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Par Anca Ulea
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Cet article a été initialement publié en anglais

Vittorio Sgarbi, critique d'art et secrétaire d'État italien à la Culture, fait l'objet d'une enquête pour blanchiment de biens volés, en raison d'un tableau dont il est propriétaire et qui a été déclaré volé en 2013.

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Vittorio Sgarbi fait l'objet d'une enquête pour blanchiment d'objets volés après qu'un tableau du XVIIème siècle qui avait été déclaré volé a été retrouvé en sa possession.

Le tableau, "La capture de saint Pierre" de Rutilio Manetti, une œuvre de la Renaissance influencée par le Caravage, a été déclaré volé en 2013 par le propriétaire d'un château du Piémont, dans le nord de l'Italie, où il était exposé.

Il a refait surface lors d'une exposition organisée par Vittorio Sgarbi en 2021. Le tableau était identique à celui qui avait été signalé comme volé, à l'exception d'une bougie ajoutée dans le coin supérieur gauche de la toile.

Cela a attiré l'attention sur l'homme politique et suscité l'intérêt des autorités et des médias italiens. Ces derniers rapportent que les procureurs enquêtent maintenant pour savoir si le nouvel ajout au tableau a été fait par Vittorio Sgarbi lui-même pour dissimuler la provenance du tableau.

Le secrétaire d'État italien à la Culture a farouchement nié ces accusations, affirmant qu'il avait trouvé l'œuvre dans un vieux manoir que sa mère avait acheté il y a plusieurs dizaines d'années, bien avant que le tableau du château ne soit volé. Il affirme que son tableau est l'original et que celui qui a été volé au château était une copie.

Il a déclaré à El Pais: "Ce n'est pas le même tableau ! D'ailleurs, aucun de ceux qui m'accusent [le journal Il Fatto Quotidiano et l'émission Report] n'a vu les tableaux : ni l'un ni l'autre. Ils ne peuvent pas écrire des articles m'accusant sans avoir vu les œuvres. J'ai demandé à un expert de vérifier et il sera prouvé que le mien est un original et que tous les éléments, y compris la bougie, font partie de la peinture".

"Je suis très confiant. Tout ça, c'est de l'imaginaire", ajoute-t-il.

Les allégations contre Vittorio Sgarbi ont été présentées pour la première fois dans l'émission télévisée "Report" de la chaîne italienne Rai. Le propriétaire du château de Buriasco a déclaré aux journalistes de l'émission que la toile avait été découpée de son cadre et remplacée par une photographie, peu de temps après qu'un collaborateur de l'homme politique eut proposé d'acheter l'œuvre.

Le reportage affirme également qu'un autre ami de Vittorio Sgarbi a apporté à un restaurateur d'art une toile endommagée représentant "La capture de Saint Pierre", qui avait la même forme que le trou découpé dans le cadre du château.

Vittorio Sgarbi, membre du gouvernement de Georgia Meloni, n'est pas étranger à la polémique. Également présentateur de télévision provocateur, il a fait parler de lui l'année dernière après s'être battu avec l'écrivain Giampiero Mughini en direct à la télévision.

L'année précédente, il avait été traîné hors du Parlement pour avoir insulté d'autres députés et refusé de partir de son propre chef.

Mais les derniers scandales ont multiplié les appels à la démission de Vittorio Sgarbi, ce que l'homme politique affirme refuser catégoriquement.

Outre le tableau de Rutilio Manetti, le secrétaire d'État à la Culture est également accusé d'avoir exporté illégalement une œuvre de l'artiste français Valentin de Boulogne, d'une valeur de 5 millions d'euros. La police monégasque a saisi le tableau qui, selon Vittorio Sgarbi, est une copie et ne lui appartient pas.

L'homme politique italien fait également l'objet d'une enquête de l'autorité italienne de la concurrence pour avoir facturé des services de conseil alors qu'il exerçait des fonctions publiques, accusations qui découlent d'articles publiés par le quotidien italien Il Fatto Quotidiano.

Sources additionnelles • El Pais

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