Théo Clerc a fait l'objet d'un "traitement discriminatoire", selon les autorités françaises, qui ont déconseillé aux citoyens de se rendre en Azerbaïdjan en raison du risque de "détention arbitraire et de condamnation injuste".
Un artiste de rue français qui avait été condamné à trois ans de prison en Azerbaïdjan pour avoir réalisé un graffiti dans le métro de Bakou a été gracié et libéré, ont annoncé mardi les autorités françaises.
Théo Clerc, âgé de 38 ans, est rentré en France après 422 jours de détention, après avoir été gracié par le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev, a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.
"C'est l'honneur et la fierté de la diplomatie française et de ses agents d'avoir agi sans relâche à sa libération", ajoute-t-il dans un message sur X.
De son côté, l'entourage de la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne, Kaja Kallas, affirme qu'elle a également contribué à la libération du Français en plaidant sa cause lors d'une récente visite en Azerbaïdjan.
Cette libération "illustre les effets d'une diplomatie discrète et d'un dialogue respectueux", déclare Kaja Kallas dans un message sur X.
Paris dénonce un "risque de détention arbitraire et de condamnation injuste en Azerbaïdjan"
Les autorités françaises s'étaient plaintes en septembre que Théo Clerc avait fait l'objet d'un "traitement discriminatoire", car deux co-accusés du même délit - un Néo-Zélandais et un Australien - n'avaient reçu que de "simples amendes" pour les mêmes faits.
En septembre 2024, le Quai d'Orsay a condamné le "traitement arbitraire et manifestement discriminatoire" envers Théo Clerc.
La condamnation de l'artiste de rue a suscité l'indignation de la France, qui a appelé ses citoyens à ne pas se rendre en Azerbaïdjan, sauf en cas d'absolue nécessité, en raison de l'absence de protection juridique et du risque de "détention arbitraire et de condamnation injuste".
Un autre citoyen français, Martin Ryan, est actuellement détenu en Azerbaïdjan pour espionnage, des accusations qui ont été rejetées par Paris.
Les relations franco-azerbaïdjanaises sont tendues depuis que l'Azerbaïdjan a complètement repris la région du Haut-Karabakh à la suite d'une offensive éclair en septembre 2023, qui a entraîné l'exode de plus de 100 000 Arméniens.
Bakou accuse Paris de soutenir l'Arménie, tandis que la France accuse l'Azerbaïdjan d'interférer dans ses territoires d'outre-mer, ce que ce dernier rejette.