Le vieux marin par Laurent Ballesta. Lauréat de la catégorie Portfolio Award et lauréat général.
Le vieux marin par Laurent Ballesta. Lauréat de la catégorie Portfolio Award et lauréat général. Tous droits réservés Laurent Ballesta/Wildlife Photographer of the Year
Tous droits réservés Laurent Ballesta/Wildlife Photographer of the Year
Tous droits réservés Laurent Ballesta/Wildlife Photographer of the Year

Un crabe "luminescent", premier prix du "Wildlife Photographer of the year" 2023

Par Lottie Limb
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Un phoque lavé par des orques, des chouettes effraies, et une forêt de lucioles : découvrez quelques-unes des photos primées au "Willdlife Photographer of the year" 2023

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La photo d'une limule, d'une "beauté obsédante", a remporté le premier prix du prestigieux concours "Wildlife Photographer of the Year" 2023 (photographe de la vie sauvage de l'année).

Elle a été prise par le biologiste marin français, Laurent Ballesta, qui a remporté le prix pour la deuxième fois, battant près de 50 000 autres photos provenant de 95 pays.

Le concours "Wildlife Photographer of the Year" est développé et produit par le Natural History Museum (Musée d'histoire naturelle) de Londres. À partir du vendredi 13 octobre, les visiteurs pourront découvrir 100 de ces superbes photos d'animaux sauvages dans l'exposition dédiée du musée.

Vous trouverez ci-dessous l'image gagnante, ainsi qu'une poignée de nos gagnants préférés parmi les 19 catégories du concours.

Qui est le grand vainqueur du "Wildlife Photographer of the Year" 2023 ?

Au départ, l'image semble presque trop étrangère pour être analysée. Mais un trio de poissons le surplombant confirme que cet orbe doré en vol stationnaire se trouve bien sur notre planète.

Le photographe sous-marin, Laurent Ballesta, a capturé la limule à trois épines accompagnée de trois carangues dorées dans les eaux protégées de l'île de Pangatalan, aux Philippines.

Le vieux marin par Laurent Ballesta. Lauréat de la catégorie Portfolio Award
Le vieux marin par Laurent Ballesta. Lauréat de la catégorie Portfolio AwardLaurent Ballesta/Wildlife Photographer of the Year

La protection est essentielle à la survie de cette espèce unique. La limule tridactyle existe depuis plus de 100 millions d'années, mais elle est aujourd'hui confrontée à la destruction de son habitat et à la surpêche pour sa nourriture et pour son sang bleu, utilisé dans le développement de vaccins.

"Voir une limule aussi vivante dans son habitat naturel, d'une beauté aussi obsédante, était stupéfiant", déclare la présidente du jury et rédactrice en chef, Kathy Moran. "Il s'agit d'une espèce ancienne, très menacée, mais aussi d'une espèce essentielle pour la santé humaine. Cette photo est luminescente".

Laurent Ballesta est seulement le deuxième photographe dans les 59 ans d'histoire du concours à recevoir deux fois le Grand Titre, ayant gagné pour la première fois en 2021 avec une photo de mérou camouflé à Fakarava, en Polynésie française.

Biologiste marin ayant consacré sa vie à l'exploration des océans, Laurent Ballesta rencontre plus d'opportunités que la plupart des autres. Il a mené une série d'expéditions majeures impliquant des mystères scientifiques et des défis de plongée.

Qui a remporté le premier prix  du "Wildlife Photographer of the Year " 2023 chez les jeunes ?

Carmel Bechler, 17 ans, originaire d'Israël, a remporté le prix principal, chez les plus jeunes, cette année, pour une photo dynamique intitulée "Owls' road house".

Après avoir découvert plusieurs chouettes effraies dans un bâtiment en béton abandonné près d'une route très fréquentée à Hof HaSharon, Carmel Bechler et son père ont utilisé la voiture familiale comme cachette pour prendre la photo gagnante.

La maison de la route des hiboux par Carmel Bechler. Vainqueur de la catégorie 15-17 ans
La maison de la route des hiboux par Carmel Bechler. Vainqueur de la catégorie 15-17 ansCarmel Bechler/Wildlife Photographer of the Year

Israël possède la population de chouettes effraies la plus dense au monde. Un projet national a permis d'installer des nichoirs à proximité des champs agricoles, encourageant ainsi les chouettes à nicher près des terres cultivées. Comme les chouettes chassent les rongeurs qui mangent les graines et les récoltes, cet arrangement a permis de réduire l'utilisation de pesticides dans les exploitations agricoles.

"Cette photographie comporte tellement de couches en termes de contenu et de composition. Elle crie à la fois "destruction de l'habitat" et "adaptation", posant la question suivante : "Si les animaux sauvages peuvent s'adapter à notre environnement, pourquoi ne pouvons-nous pas respecter le leur" ?

Carmel Bechler, qui a pris un appareil photo pour la première fois à l'âge de 11 ans, espère montrer _"_que la beauté du monde naturel est partout autour de nous, même dans les endroits où l'on s'y attend le moins, qu'il suffit d'ouvrir les yeux et l'esprit".

Trois images gagnantes illustrent des comportements animaux intrigants

Les baleines font des vagues par Bertie Gregory. Gagnant de la catégorie "Comportement des mammifères"
Les baleines font des vagues par Bertie Gregory. Gagnant de la catégorie "Comportement des mammifères"Bertie Gregory/Wildlife Photographer of the Year

Le Musée d'histoire naturelle de Londres (NHM) a également récompensé des photos qui révèlent la vie intérieure des animaux, d'une manière dont nous n'aurions normalement jamais pu avoir connaissance.

Cette photo, prise par un drone d'un groupe d'orques s'apprêtant à "laver" un phoque de Weddell, dans l'Antarctique est pleine d'émotion. Elle a valu au photographe britannique Bertie Gregory le premier prix dans la catégorie "Comportement des mammifères".

"Nous passions tout notre temps sur le toit du bateau à scruter", se souvient Bertie Gregory à propos de son expédition de deux mois à la recherche d'orques, passée à lutter contre des vents violents dans des conditions glaciales.

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Ces orques appartiennent à un groupe spécialisé dans la chasse aux phoques. Elles chargent vers la glace, créant une vague qui emporte le phoque dans l'eau. Avec l'augmentation des températures qui fait fondre la banquise, les phoques passent plus de temps sur la terre ferme, et le comportement de "lavage de vagues" pourrait disparaître.

Silence pour le spectacle de serpents de Hadrien Lalagüe. Gagnant de la catégorie "Comportement des Oiseaux"
Silence pour le spectacle de serpents de Hadrien Lalagüe. Gagnant de la catégorie "Comportement des Oiseaux"Hadrien Lalagüe/Wildlife Photographer of the Year

Dans la catégorie "Comportement des oiseaux", le photographe français, Hadrien Lalagüe, s'est illustré avec une image saisissante.

Dans un alignement parfait, une rangée de trompettes à ailes grises regarde passer un boa dans la forêt tropicale entourant le Centre spatial guyanais. Il a fallu un piège photographique et six mois de patience pour obtenir cette image, en protégeant l'équipement contre l'humidité élevée, les fourmis dévoreuses de plastique et les dégâts causés par les braconniers.

Les trompettes - nommées ainsi en raison de leur cri puissant - passent la majeure partie de leur temps à chercher de la nourriture sur le sol de la forêt, mangeant des fruits mûrs, des insectes et, à l'occasion, de petits serpents. Avec plus de trois mètres de long, le boa constrictor aurait pu en faire un repas.

"Lumières fantastiques" de Sriram Murali, lauréat de la catégorie "Comportement des invertébrés"
"Lumières fantastiques" de Sriram Murali, lauréat de la catégorie "Comportement des invertébrés"Sriram Murali/Wildlife Photographer of the Year

Cette image spectaculaire de la forêt illuminée de la réserve de tigres d'Anamalai, en Inde, nous fait pénétrer dans le monde d'un invertébré très particulier : la luciole.

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Sriram Murali a combiné cinquante expositions de 19 secondes pour montrer les éclairs de lucioles produits pendant 16 minutes dans les forêts, près de sa ville natale, au Tamil Nadu.

Les lucioles, qui sont en fait des coléoptères, sont réputées pour attirer leurs partenaires grâce à la bioluminescence. Le spectacle commence au crépuscule, avec un petit nombre de lucioles, avant que la fréquence n'augmente et qu'elles ne pulsent à l'unisson comme une vague à travers la forêt.

L'obscurité est un ingrédient nécessaire au succès de ce processus. Mais la pollution lumineuse affecte de nombreuses créatures nocturnes, et les lucioles y sont particulièrement sensibles.

Du plus petit au plus grand : autres portraits extraordinaires du monde naturel

Dernier souffle de l'automne par Agorastos Papatsanis. Lauréat de la catégorie "Plantes et champignons"
Dernier souffle de l'automne par Agorastos Papatsanis. Lauréat de la catégorie "Plantes et champignons"Agorastos Papatsanis/Wildlife Photographer of the Year

Cette image magique d'un champignon libérant ses spores dans la forêt n'a pu être réalisée qu'avec des techniques inhabituelles.

Fasciné depuis longtemps par les champignons, le photographe grec, Agorastos Papatsanis, a utilisé un parapluie photographique argenté pour empêcher son appareil de se mouiller et a recouvert son flash d'un sac en plastique.

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Les champignons parasols libèrent des spores à partir des branchies situées sous leur chapeau. Des milliards de spores minuscules voyagent - généralement sans être vues - dans les courants d'air. Certaines atterrissent là où il y a de l'humidité et de la nourriture, ce qui leur permet de développer des réseaux sous le sol de la forêt.

"Visage de la forêt" par Vishnu Gopal. Gagnant de la catégorie "Portraits d'animaux"
"Visage de la forêt" par Vishnu Gopal. Gagnant de la catégorie "Portraits d'animaux"Vishnu Gopal/Wildlife Photographer of the Year

Un œil unique émerge de l'obscurité des fougères, enchâssé dans un visage prudent avec de grandes oreilles et un long tronc tordu à l'opposé de la caméra.

Il s'agit d'un tapir de plaine, magistralement représenté par le photographe indien, Vishnu Gopal, alors qu'il sort de la forêt tropicale brésilienne marécageuse de Tapiraí, dans l'État de São Paulo (Brésil).

Les tapirs des plaines dépendent de la forêt pour leur régime alimentaire composé de fruits et d'autres végétaux et, en retour, les tapirs jouent un rôle de disséminateur de graines. Cette relation importante est menacée par la perte d'habitat, la chasse illégale et les collisions routières.

Dernier souffle de Lennart Verheuvel. Gagnant de la catégorie "Océans : The Bigger Picture" (les océans dans leur ensemble)
Dernier souffle de Lennart Verheuvel. Gagnant de la catégorie "Océans : The Bigger Picture" (les océans dans leur ensemble)Lennart Verheuvel/Wildlife Photographer of the Year

Le photographe néerlandais, Lennart Verheuvel, montre les derniers instants d'un épaulard échoué.

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Couchée sur le côté dans le ressac, cette orque n'avait plus que peu de temps à vivre. D'abord secourue, elle s'échoue à nouveau sur la plage et meurt.

Une étude a ensuite révélé que l'orque était non seulement gravement sous-alimentée, mais aussi extrêmement malade.

Les recherches montrent que les orques des eaux européennes présentent les concentrations de polychlorobiphényles les plus élevées au monde. Ces substances chimiques interdites peuvent persister pendant de nombreuses années dans les réseaux alimentaires marins, affaiblissant le système immunitaire et réduisant le succès de la reproduction chez les baleines, les marsouins et les dauphins.

À l'instar des autres photos gagnantes - de la rivière Ciliwung polluée de Jakartaau tracé au bulldozer d'une nouvelle voie ferrée touristique dans la forêt de Quintana Roo, au Mexique - la photo de Lennart Verheuvel montre l'impact mortel de l'homme sur d'autres animaux et écosystèmes.

"Tout en inspirant une admiration et un émerveillement absolus, les images gagnantes de cette année présentent des preuves irréfutables de notre impact sur la nature, qu'il soit positif ou négatif", commente le Dr Doug Gurr, directeur du Muséum d'histoire naturelle.

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"Les promesses mondiales doivent passer à l'action pour inverser la tendance au déclin de la nature".

L'exposition phare "Wildlife Photographer of the Year" présentant les images primées ouvrira ses portes vendredi au Natural History Museum de Londres et se poursuivra jusqu'au 30 juin 2024.

Si vous vous sentez inspiré pour passer vous-même derrière l'appareil photo, le 60e concours Wildlife Photographer of the Year est ouvert aux candidatures du 16 octobre au 7 décembre 2023.

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