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"Échec cuisant" : les négociations sur la pollution plastique se terminent sans accord

Les déléguations réagissent lors des négociations sur le traité sur les matières plastiques à Genève, le jeudi 14 août 2025
Les déléguations réagissent lors des négociations sur le traité sur les matières plastiques à Genève, le jeudi 14 août 2025 Tous droits réservés  Martial Trezzini/Keystone via AP
Tous droits réservés Martial Trezzini/Keystone via AP
Par Euronews Green avec AP
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Plusieurs délégations ont déclaré qu'elles étaient profondément déçues de quitter Genève sans traité.

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Les négociateurs travaillant sur un traité visant à résoudre la crise mondiale de la pollution plastique ne sont pas parvenus à un accord vendredi à Genève.

Ils se réunissaient pour la onzième fois au siège des Nations unies à Genève pour tenter de conclure un traité historique visant à lutter contre la pollution par les matières plastiques, mais les pourparlers sont restés dans l'impasse.

Les délégations n'ont pas réussi à s'accorder pour limiter la croissance de la production de plastique et mettre en place des contrôles mondiaux sur les produits chimiques toxiques utilisés dans la fabrication des plastiques.

Ce cycle de négociations était le dernier effort en date pour promulguer le premier traité juridiquement contraignant sur la pollution plastique. Mais les délégués quittent aujourd'hui la réunion sans accord, comme ce fut le cas lors du sommet qui s'est tenue en Corée du Sud l'année dernière.

"Profondément déçus" de quitter Genève sans traité

Les représentants de la Norvège, de l'Australie, de Tuvalu et d'autres pays ont déclaré qu'ils étaient profondément déçus de quitter Genève sans traité.

"Nous sommes venus à Genève pour obtenir un traité mondial sur les plastiques parce que nous savons que les enjeux ne pourraient pas être plus élevés", a déclaré Jessika Roswall, commissaire européenne chargée de l'Environnement, de la Résilience de l'eau et de l'Économie circulaire compétitive, dans un message publié sur les réseaux sociaux.

Rebecca Roswall indique cependant que l'Union européenne continuera à faire pression pour obtenir un accord plus fort et contraignant.

L'Arabie saoudite a déclaré que les deux projets de traité manquaient "d'équilibre", et les négociateurs saoudiens et koweïtiens ont déclaré que la dernière proposition prenait davantage en compte les points de vue des autres États.

Pas d'autre action sur le dernier projet de texte

Luis Vayas Valdivieso, président du comité de négociation, a rédigé et présenté deux projets de texte du traité à Genève sur la base des points de vue exprimés par les nations lors des négociations.

Ces propositions, publiées tôt vendredi, n'incluaient pas de limite à la production de plastique, mais reconnaissaient que les niveaux actuels de production et de consommation n'étaient pas viables et qu'une action mondiale était nécessaire.

Une nouvelle formulation a été ajoutée pour indiquer que ces niveaux dépassent les capacités actuelles de gestion des déchets et devraient encore augmenter, "ce qui nécessite une réponse mondiale coordonnée pour stopper et inverser ces tendances".

Le président du Comité international de négociation, Luis Vayas Valdivieso, s'exprime lors des pourparlers jeudi
Le président du Comité international de négociation, Luis Vayas Valdivieso, s'exprime lors des pourparlers jeudi Martial Trezzini/Keystone via AP

L'objectif du traité a été remanié pour indiquer que l'accord serait fondé sur une approche globale portant sur l'ensemble du cycle de vie des matières plastiques.

Il proposait de limiter les produits en plastique contenant "une ou plusieurs substances chimiques préoccupantes pour la santé humaine ou l'environnement", ainsi que les produits en plastique à usage unique ou à courte durée de vie.

Mais chaque pays est arrivé à Genève avec de nombreuses "lignes rouges" bien établies, explique Magnus Heunicke, le ministre danois de l'Environnement.

"Pour être très clair, un compromis signifie que nous devons revoir nos lignes rouges", estime-t-il.

Un "échec lamentable"

Les représentants des 184 pays ne sont pas parvenus à se mettre d'accord pour utiliser l'un ou l'autre projet comme base de négociation.

Luis Vayas Valdiviesoa déclaré vendredi matin, alors que les délégués se réunissaient à nouveau dans la salle de l'assemblée, qu'aucune autre action n'était proposée à ce stade sur le dernier projet.

Certains pays ne sont pas venus ici pour finaliser un texte, ils sont venus ici pour faire le contraire : bloquer toute tentative de faire avancer un traité viable
David Azoulay
Directeur du programme de santé et chef de la délégation du Center for International Environmental Law

David Azoulay, directeur du programme de santé et chef de la délégation du Center for International Environmental Law, a déclaré dans un communiqué que les négociations à Genève avaient été un "échec lamentable".

"Dans les derniers jours des négociations, nous avons clairement vu ce que beaucoup d'entre nous savaient depuis un certain temps : certains pays ne sont pas venus ici pour finaliser un texte, ils sont venus ici pour faire le contraire : bloquer toute tentative de faire avancer un traité viable".

"Il est impossible de trouver un terrain d'entente entre ceux qui souhaitent protéger le statu quo et la majorité qui recherche un traité fonctionnel pouvant être renforcé au fil du temps", ajoute-t-il.

Quelle est la prochaine étape ?

Pour qu'une proposition soit intégrée au traité, tous les pays doivent être d'accord.

L'Inde, l'Arabie saoudite, l'Iran, le Koweït, le Vietnam et d'autres pays ont déclaré que le consensus était essentiel à l'efficacité du traité. Certains pays souhaitent en revanche modifier le processus afin que les décisions puissent être prises par vote si nécessaire.

Graham Forbes, chef de la délégation de Greenpeace à Genève, a exhorté les délégués à aller dans ce sens.

"Nous tournons en rond. Nous ne pouvons pas continuer à faire la même chose en espérant un résultat différent", a-t-il déclaré à la fin de la réunion de vendredi.

David Azoulay affirme que les négociations se poursuivront, mais prédit qu'elles échoueront à nouveau si des solutions ne sont pas trouvées et si le processus ne change pas.

"Nous avons besoin d'un redémarrage, pas d'une répétition. Les pays qui veulent un traité doivent maintenant quitter ce processus et former un traité de volontaires. Et ce processus doit inclure des options de vote qui refusent la tyrannie du consensus que nous avons vu se mettre en place ici", conclut-il.

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