Pendant près de deux mois, Luke, Suzanne, Nora, John et Aran ont informé les habitants, les visiteurs de plus de 26 îles des dangers mettant en péril le "Monachus monachus".
Afin de sensibiliser à la protection du phoque moine de Méditerannée "Monachus monachus", la mission"Seal Greece", a parcouru 1 000 milles nautiques en mer Égée et en mer Ionienne à bord de deux voiliers et effectué 29 escales sur près de 26 îles.
Le phoque de Méditerranée est l'un des mammifères les plus rares et vulnérables d'Europe. La population mondiale de phoques de la Méditerranée ne dépasse pas les 1 000 individus. Près de la moitié d'entre eux se trouvent dans les eaux grecques.
Aujourd'hui, le phoque est menacé par la pénurie de nourriture, car le nombre de poissons a considérablement diminué.
De plus, il est souvent pris au piège dans les engins de pêche, où il peut être blessé et/ou tué. Les jeunes phoques, qui n'ont pas encore appris à nager, peuvent être mortellement blessés par les "filets fantômes" laissés au fond de la mer.
Les bateaux de plaisance sont également une source majeure de perturbation l'animal. Sur de nombreuses îles, des dizaines de bateaux de tourisme pénètrent dans les grottes qui servent de refuge aux mammifères.
L'action a été mise en œuvre par l'Alliance du phoque moine et l'Agence pour l'environnement naturel et le changement climatique (OFYPEKA) du ministère grec de l'environnement et de l'énergie.
La communauté scientifique propose quelques mesures faciles à mettre en œuvre pendant les vacances.
"Souvent, les femelles phoques se sentent menacées, elles ont très peur pour leurs petits. Pour ne pas les déranger, il faut donc s'éloigner d'elles. En général, nous recommandons de garder une distance minimale d'environ 30 mètres", explique Suzanne Raqbi, biologiste marine.
"De plus, ne vous approchez pas des grottes où ils se cachent, ne les visitez pas. Si vous vous trouvez à proximité de ces grottes, ne faites pas de bruit et réduisez le bruit de votre moto si vous avez un bateau. Réduisez le volume de la musique. Nous vous recommandons également de choisir des excursions qui ne nuisent pas à l'environnement", poursuit-elle.
À Tinos, avant-dernière étape de la mission, Suzanne Raqbi et le capitaine Loukas Gurchogiannis fournissent des informations aux habitants et aux touristes qui se promenent sur le front de mer.
"Sur chaque île, la première chose que je fais est d'installer un cube d'environ un mètre de haut pour que les gens puissent scanner le code QR qui s'y trouve. Une fois qu'ils l'ont fait, une expérience de réalité augmentée démarre sur leur téléphone. Un magnifique phoque leur donne des conseils "ludiques" sur la manière d'agir s'ils rencontrent des phoques de la Méditerranée", explique Suzanne Raqbi.
Suzanne Raqbi aborde George Kourmoutsis, 28 ans alors qu'il profite du front de mer de Chora, à Tinos. Le jeune homme est né, a grandi et vit à New York et n'avait jamais entendu parlé des phoques méditerranéens auparavant.
"Je ne savais absolument rien et je suis si heureux que cela ait changé. Je vois tellement de bateaux autour de moi et je pense que certaines personnes ne se soucient pas des mammifères marins. Cela ne veut pas dire que tout le monde est comme ça, mais il est important d'avoir la bonne éducation et les bonnes informations", déclare-t-il.
Selon le skipper Elias Theodoropoulos la plupart des voyageurs se soucient de l'environnement. "Le tourisme peut être associé à la protection de l'environnement. Il faut de la modération et de l'équilibre. Je pense que c'est possible. Quant aux clients de mon bateau, ils se sont montrés très intéressés par la campagne. Ils ont scanné le code QR et ont été informés. ", déclare-t-il.