Face à la crise migratoire la Hongrie estime avoir pris les bonnes décisions

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Par Euronews
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Le contrôle des frontières et la crise migratoire sont toujours au cœur des préoccupations de l’Union européenne. Euronews a interrogé le ministre

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Le contrôle des frontières et la crise migratoire sont toujours au cœur des préoccupations de l’Union européenne. Euronews a interrogé le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Sziijártó.

Euronews :
« La Hongrie a fait la une de l’actualité cette année à cause de la crise migratoire. Beaucoup ont accusé Budapest d’agir de façon inhumaine ce qui affecté l’image du pays. Cela vaut-il la peine de résister à la pression européenne ? »

Péter Szijjártó :
« Je pense que ces prétendues réponses européennes communes sont hypocrites et inefficaces. La Hongrie a toujours voulu proposer de véritables solutions à ce défi majeur. Bien que nous n’ayons pas été très populaire auprès des institutions européennes et de la classe politique européenne, finalement la solution hongroise, le modèle hongrois si vous voulez, s’est révélé efficace. Nous avons fait face à un afflux quotidien de 5 000 jusqu‘à 10 000 migrants irréguliers et nous avons pris nos propres décisions. Nous avons construit une barrière le long de la frontière extérieure de Schengen et de l’Union européenne, nous avons changé notre législation, nous avons déployé des milliers de policiers supplémentaires le long de la frontière et désormais l’afflux est nul. »

Euronews :
« La Hongrie a lancé une procédure auprès de la Cour européenne de justice contre le système obligatoire de relocalisation. Quel est le problème de ce dispositif ? »

Péter Szijjártó :
« Je pense que ce système de quotas obligatoires ne peut pas être mis en œuvre, il va à l’encontre du bon sens et viole les règles européennes.
Ce dispositif ne peut pas être mis en œuvre car il n’y a pas de hotspots, ces centres d’accueil pour les réfugiés. Or la décision européenne souligne que la procédure de relocalisation n’est possible qu‘à partir des hotspots. Personne n’a de réponse non plus à propos de l’immigration secondaire. Si quelqu’un est relocalisé en Hongrie, en Bulgarie, en Roumanie ou en Slovaquie évidemment il va chercher à rejoindre l’Allemagne rapidement et nous ne savons pas comment empêcher cela. »

Euronews :
« De son côté la Commission européenne a lancé une procédure d’infraction contre la Hongrie à propos de la loi nationale sur la migration adoptée en septembre. Allez-vous revoir ou non ce texte en fonction des remarques de la Commission ? »

Péter Szijjártó :
« En fait nous sommes certain que cette loi est totalement en ligne avec les valeurs européennes et les règles européennes. Je ne vois donc pas pourquoi nous devrions changer notre texte. Nous comprenons qu’il y a comme une sorte de revanche de la part des institutions européennes parce que nous avons lancé une procédure en justice à propos de ce système de quotas obligatoires et maintenant soudainement il y a une procédure en infraction contre nous. Nous comprenons cela mais nous estimons qu’il n’y a aucune justification légale à cette procédure lancée par la Commission. »

Euronews :
« Désormais la Commission européenne propose de créer un corps de gardes-frontières européen qui aurait de nouvelles responsabilités. Par exemple ce corps pourrait intervenir si un État membre n’est pas capable de protéger ses propres frontières. Vous soutenez ce principe ? »

Péter Szijjártó :
« Je ne crois pas que cela soit vraiment pertinent d’avoir une nouvelle législation qui imposerait, contre la volonté d’un État membre, des mesures qui toucheraient à la surveillance de ses frontières. Cela fait partie de la souveraineté nationale. Mais afin d’améliorer cette compétence nationale, vous devez pouvoir demander de l’aide, ce qui est le cas actuellement. »

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