L’Italie lance le bras de fer budgétaire avec l’UE

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Tous droits réservés REUTERS/Remo Casilli
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Par Elena Cavallone
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Le gouvernement populiste italien n’a pas l’intention de changer son projet de budget 2019 annonçant une bataille politique avec la Commission européenne.

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Le gouvernement italien maintient son cap budgétaire. Rome ne compte pas revoir son projet de budget pour l'année prochaine malgré les inquiétudes émises par la Commission européenne. La coalition populiste au pouvoir prévoit un déficit public de 2,4% en 2019. Cette trajectoire éloignerait le pays des règles du Pacte de stabilité et de croissance. Dans une lettre les autorités italiennes soulignent que "c'était une décision difficile mais nécessaire à la lumière du retard pour retrouver le niveau du Produit Intérieur Brut d'avant la crise et des conditions économiques dramatiques dans lesquelles se trouvent les couches les plus désavantagées de la société italienne".

Devant la presse internationale le Premier ministre italien a répété que son pays n'a pas l'intention de quitter l'Union européenne, ni la zone euro. Giuseppe Conte se dit prêt à poursuivre le dialogue avec la Commission. Pour le Commissaire en charge des Affaires économiques la priorité reste le respect des engagements communs. "Je respecte le gouvernement italien, je le respecte, il doit aussi respecter les règles européennes. C’est le respect mutuel qui permet d’avancer dans cette Europe diverse", insiste Pierre Moscovici.

Batailles politique

Malgré les déclarations officielles, la confrontation semble inévitable entre la Commission et Rome. Les autorités italiennes affirment avoir le mandat pour changer les engagements européens pris par les gouvernements précédents. Plusieurs voix au sein de l'Union plaident pour la fermeté face à l'Italie. Faire preuve de trop de flexibilité serait considéré comme injuste en particulier par les pays qui ont adopté des programmes d'austérité. "Nous connaissons aussi cette perception qu'ont les citoyens que les plus grands pays peuvent s'affranchir de certaines choses et pas les petits", explique l’ancienne ministre portugaise des Finances Maria Luís Albuquerque. La Commission européenne décidera ce mardi des prochaines étapes à suivre concernant le projet budgétaire italien.

Journaliste • Grégoire Lory

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