Les ministres de la Défense de l’Otan se retrouvent à Bruxelles à quelques semaines de la fin annoncée du traité sur les forces nucléaires intermédiaires.
Le ton est donné dès l’ouverture de la réunion des ministres de la Défense de l’Otan. Pour le secrétaire général de l’Alliance, la Russie viole le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (INF en anglais). Les missiles russes "sont capables de transporter des charges nucléaires et peuvent atteindre des villes européennes en quelques minutes", précise Jens Stoltenberg.
De son côté l'ambassadeur russe auprès de l'Union européenne répond au contraire que ce sont les Etats-Unis qui quittent le traité. Ce document interdit depuis 1987 les armes d'une portée comprise entre 500 et 5 500 km. Vladimir Chizhov accuse aussi les autorités américaines de déployer leurs propres missiles sur le territoire européen. "De ce que nous savons ils (les Etats-Unis) développent déjà de nouveaux missiles. Mais si ce n'est pas pour l'Europe, alors pour quelle région", s’interroge le diplomate.
Face à cette crise des missiles qui se profile, les analystes estiment que l'Otan dispose de plusieurs solutions. Les Alliés peuvent se réfugier sous la protection nucléaire américaine. La question est de savoir si Washington souhaite cette éventualité. Les Européens pourraient aussi assurer eux-mêmes cette défense nucléaire. Le risque est alors de provoquer de vives contestations auprès de la société. Enfin la possibilité d’un bouclier anti-missile avec des armes conventionnelles est possible. Afin de ne pas exacerber les tensions, l’Otan compte attendre la fin du compte à rebours et la sortie éventuelle de la Russie du traité INF fixée le 2 août au plus tard pour donner sa réponse. En début de rencontre les Européens et le Canada ont annoncé une augmentation de 3,9% de leurs dépenses pour la defense en 2019.