La Slovaquie toujours hantée par le meurtre du journaliste Jan Kuciak

La Slovaquie toujours hantée par le meurtre du journaliste Jan Kuciak
Tous droits réservés Roman Hanc - AP
Par Stefan Grobe
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

La défense de l’Etat de droit est au centre de la campagne électorale en Slovaquie après le meurtre en 2018 du journaliste Jan Kuciak qui enquêtait sur une affaire de corruption politique.

PUBLICITÉ

La date du 21 février 2018 est désormais gravée dans la mémoire de la Slovaquie. Ce jour-là le journaliste Jan Kuciak et sa fiancée étaient assassinés à leur domicile. Le jeune homme enquêtait sur des affaires de corruption qui touchaient les plus hautes sphères de l'Etat. La mort de Jan Kuciak a entrainé des milliers de Slovaques dans les rues. Les travaux du reporter et l’enquête sur son meurtre ont aussi mis en lumière les dérives du système politique. 

De cette tragédie Viktoria Jancosekova, du Wilfried Martens Centre for European Studies, veut tout de même tirer un enseignement encourageant. L’enquête "a dévoilé de nombreuses informations à propos d'un Etat basé sur un système cleptocratique, qui a recours à des méthodes de la mafia pour s'enrichir", souligne-t-elle. Mais elle ajoute que ce cadre lui rappelle les heures sombres où la mafia menait les affaires politiques dans les Balkans.

Deux après le meurtre, les responsables subissent toujours les répercussions de cette affaire. C’est dans ce climat que le pays s’apprête, samedi, à renouveler son Parlement. Le Premier ministre, Peter Pellegrini, est en position délicate. 

Après le choc de ce double assassinat son prédécesseur avait quitté ses fonctions. Contrairement aux scrutions précédents, la question de l’Etat de droit est aujourd’hui au centre de la campagne électorale. "Cet assassinat a ouvert une boîte de Pandore et je crois que les Slovaques ont vu l'étendue des enjeux liés à l'Etat de droit, l'indépendance de la justice, la corruption dans le pays", juge Jakub Jaraczewski de Democracy Reporting International.

Les sondages montrent une méfiance profonde des citoyens à l'égard de leurs institutions. Peter Pellegrini a d'ailleurs décidé de ne pas participer à un débat télévisé pourtant considéré comme une étape obligée de cette campagne. Le Premier ministre a évoqué des raisons de santé. Les enquêtes lui prédisent une défaite lors du scrutin.

Journaliste • Grégoire Lory

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Les eurodéputés appellent à poursuivre les enquêtes de Jan Kuciak

Les Etats membres de l'UE renforcent à leur tour leur réponse au coronavirus

Le Parlement européen "examine" les allégations selon lesquelles des membres ont été payés pour diffuser de la propagande russe