Les eurodéputés appellent à poursuivre les enquêtes de Jan Kuciak

C'est un assassinat qui a révélé l'ampleur de la corruption en Slovaquie. Le journaliste Jan Kuciak a été tué il y a trois ans pour avoir enquêté sur des affaires de fraudes concernant l'emploi des fonds européens consacrés à l'agriculture.
Les eurodéputés demandent des enquêtes supplémentaires pour poursuivre et compléter les investigations menées par l'OLAF, l'Office européen de lutte antifraude, et celles de Jan Kuciak. "Les trois enquêtes conclues en 2020 concernant les paiements directs sont liées aux questions mises en lumière par le journaliste assassiné Jan Kuciak", explique Margarete Hofmann, directrice des opérations et des enquêtes pour l’OLAF.
Dans deux de ses enquêtes l'établissement européen évoque des irrégularités concernant des dépenses. L'Office a découvert des failles dans la façon dont les exploitants demandent des subventions. "_En fait la propriété de la terre est très chaotique. Il est très difficile de justifier qui possède une parcelle et qui est en droit de recevoir de l'argen_t", précise l’eurodéputé tchèque Mikuláš Peksa (les Verts).
Le nouveau gouvernement slovaque a pris ses fonctions au mois d'avril après une période d'instabilité politique. La nouvelle équipe affirme prendre cette question très au sérieux. "Depuis que je suis arrivé je peux vous assurer que tous les paiement problématiques ont été stoppés", explique le ministre slovaque en charge de l’Agriculture Samuel Vlčan.
Au Parlement européen, les élus slovaques proches du pouvoir estiment que les fraudes révélées appartiennent au gouvernement socialiste précédent et que l'ampleur des détournements pourrait être plus élevée. "Pendant 12 ans le précédent gouvernement était fortement impliqué dans des affaires de corruption, y compris probablement le meurtre de Jan Kuciak et de sa fiancée marquant un tournant de la politique. Je pense qu'il faut continuer à enquêter", insiste l’eurodéputé Michal Wiezik (PPE).
La Slovaquie a dû réaliser l'année dernière des corrections financières à hauteur de 66 millions d'euros pour une mauvaise utilisation des fonds agricoles.