Le rôle de l’armée se révèle primordial en cas de pandémie. L’UE étudie les moyens de renforcer la coopération entre les 27 mais aussi entre les services militaires et civiles.
Les forces armées font face à un nouvel ennemi inattendu, le covid-19. Les ministres de la Défense de l’Union européenne évaluent leur degré de préparation face à cette menace. Un point clef pour gérer une telle crise est la coopération avec les services de santé publique pour la mise en place d’hôpitaux ou pour le transport de matériel médical. Or dans ce domaine la coopération européenne n’a pas été exemplaire. Jean-Luc Gala, professeur à l’Université catholique de Louvain, estime que "l’Union européenne n’est pas du tout prête". Il met en avant l’aide demandée par certains pays membres qui n’est jamais arrivée. "On est retombé sur des politiques purement nationales", ajoute-t-il.
Pour établir cette coopération, l’Union européenne a mis en place un groupe de travail. Sa mission est de mobiliser les forces nationales pour transporter des patients et des équipements médicaux d’un Etat membre à un autre.
L’autre objectif est de renforcer la résilience des 27 face aux maladies infectieuses pour parer à une éventuelle attaque biologique. Mais ce second but nécessitera des moyens supplémentaires dans le prochain budget européen à long terme. "Le coronavirus a entrainé une nouvelle menace qui nécessite une politique de sécurité et de défense plus forte", avertit le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell.
Le second point clef concerne les médicaments et les équipements médicaux. Le risque est de voir une interruption de la chaîne d’approvisionnement. L’UE doit donc augmenter sa capacité de production et de stockage.
Les institutions ont déjà fait des achats groupés mais il faudra aller plus loin prévient l’eurodéputée Hannah Neumann. "Nous devons évaluer avec attention quels sont les équipements importants, les outils importants et les industries importantes et quelles sont les industries cruciales que nous devons avoir en Europe pour être certain que si la chaine d’approvisionnement est à nouveau rompue nous ne nous retrouvions pas à nouveau vulnérable comme ce fut le cas", insiste l’écologiste.
L’Union européenne cherche à tirer les leçons de cette crise afin de ne pas être prise au dépourvue lors de la prochaine pandémie.