Des tabous politiques se fissurent au sein de l’UE

La proposition franco-allemande pour relancer l’économie européenne marque un tournant politique. Paris et Berlin proposent un Fonds de relance de 500 milliards d’euros. Mais la nouveauté est le financement de cet outil.
Le président français et la chancelière allemande envisagent que la Commission européenne engage des emprunts sur les marchés au nom de l’UE. Il s’agit là d’un premier pas vers une mutualisation de la dette entre les Etats membres. Un pas que refusait de franchir jusqu’à maintenant l’Allemagne.
Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire évoque une proposition "historique". Mais le texte est loin d’être validé. Il a déjà provoqué la colère des "quatre frugaux", les Pays-Bas, la Suède, le Danemark et l’Autriche, partisans de l’orthodoxie financière. Vienne a répété vouloir faire preuve de solidarité mais à travers des prêts et non pas à travers des donations comme suggéré par la proposition franco-allemande.
Ne pas tomber dans le piège de l’urgence
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) est devenue le nouveau champ de bataille entre les Etats-Unis et la Chine. Ces tensions pourraient miner la coopération internationale contre le virus à l’heure où les scientifiques travaillent d’arrache-pied pour trouver un vaccin et que les gouvernements évaluent les risques d’une réouverture de leurs économies.
Dans ce concert international plusieurs voix appellent l’UE à ne pas perdre de vue tous les enjeux stratégiques éclipsés par la pandémie comme le changement climatique et l’augmentation des inégalités. Les 27 doivent aussi s’entendre sur une réponse à la crise économique liée au coronavirus car le risque est de voir toute une génération empêchée d’intégrer le marché du travail.