En grève de la faim pour réclamer des papiers

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Tous droits réservés KENZO TRIBOUILLARD/AFP or licensors
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Par Jack Parrock
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250 sans-papiers sont en grève de la faim depuis plus d’un mois dans une église à Bruxelles pour réclamer la reconnaissance de leur situation.

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Ils sont sans-papiers et pourtant ils travaillent. Pour protester contre leurs conditions de vie ils ont entamé une grève de la faim. 250 d'entre eux se sont installés dans une église dans le centre de Bruxelles. Ils réclament la reconnaissance immédiate de leur situation et l'obtention d'un statut légal. 

Malgré les privations Ahmed garde son esprit critique et ne perd l’objectif de son engagement. "Je me demande parfois comment notre gouvernement se permet de dormir quand il a tant de gens qui meurent de faim, qui meurent de souffrance", s’interroge-t-il.

Ces migrants viennent principalement du Maroc, de Tunisie, d'Algérie, d'Egypte mais aussi du Pakistan. Ils vivent et travaillent en Belgique depuis des années et pour certains depuis des décennies mais toujours sous le radar des autorités. Sans papiers, ils ne peuvent pas bénéficier de soins de santé, d'une protection sociale ou accéder à des aides financières.

La grève de la faim a débuté le 23 mai. Les médecins volontaires comme Cecile Vanheuverzwijn ne cachent pas leur inquiétude. "Les patients sont de moins en moins bien. Il y a plusieurs problèmes cardiaques, des problèmes rénaux, des difficultés psychologiques aussi et plusieurs tentatives de suicide", alerte la jeune femme.

Francisco Seco/AP
La Croix-Rouge auprès des grévistes de la faim à BruxellesFrancisco Seco/AP

Si cette grève de la faim ne fait pas la une de tous les médias du pays, la santé des migrants ne peut pas être ignorée par les autorités. En réponse, le secrétaire d’État à l’Asile et la Migration, Sammy Mahdi, assure qu'il n'est pas question d'accorder des concessions collectives pour approuver les dossiers de certaines personnes. "Nous essayons d'aider les gens autant que possible pour que leur dossier soit traité dans les meilleurs délais. Mais tous les sans-papiers, tout le monde ne peut pas rester en Belgique", souligne-t-il. Il y aurait actuellement 150 000 sans-papiers dans le pays.

Ces grévistes de la faim refusent de déposer des dossiers individuels car ils craignent d'être renvoyés. Le gouvernement belge estime que ce mouvement symbolise la nécessité de mieux coordonner à l'échelle européenne l'aide aux demandeurs d'asile afin qu'ils soient relocalisés à travers tous les Etats membres.

Journaliste • Grégoire Lory

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