La présidence slovène de l’UE, qui a débuté le 1er juillet, est entachée par les accusations d’atteintes à la liberté de la presse.
La liberté de la presse est menacée en Slovénie. C'est le signal d'alarme lancé par des groupes de médias, des journalistes et des organisations de défense des droits de l'homme. Le Premier ministre Janez Jansa est pointé du doigt pour ses coups portés à la liberté d'informer.
A titre d'exemple l'agence de presse nationale slovène STA, baromètre médiatique du pays, ne reçoit plus depuis le début de l'année de subventions publiques. "10% de nos collègues sont partis à cause de la situation précaire. Et pour ceux qui, comme nous, restent et se battent pour leurs droits, pour leur indépendance, pour leur autonomie nous regardons mois après mois si nous pourrons poursuivre notre travail", explique Mihael Šuštaršič, journaliste pour STA.
Le Premier ministre slovène s'en prend directement aux journalistes sur Twitter et dénigre l'ensemble de la profession. "Avec tous ses tweets agressifs ils essayent de nous mettre au silence, de nous empêcher d'avoir le courage de parler, de dire la vérité sur ce qui se passe en Slovénie et dans le monde", commente Mihael Šuštaršič.
Le précédent hongrois
Un récent rapport réalisé par la société civile et des groupes de média souligne que la situation s'est détériorée pour la profession depuis le retour au pouvoir en mars 2020 de Janez Jansa. La crainte est de voir le Premier ministre museler la presse à l'instar du Premier ministre hongrois Viktor Orban.
Radio étudiant est la plus importante et plus ancienne station estudiantine européenne indépendante. Son équipe ne cache pas son pessimisme. "Je pense qu'ils accélèrent l'orbanisation du paysage médiatique slovène afin de ne plus soutenir aucun média qui critiquerait d'une manière ou d'une autre les travaux du gouvernement", analyse le journaliste de la station Robert Mohoric.
Le gouvernement slovène a répondu par écrit aux sollicitations d'Euronews. Il assure que "les autorités peuvent légalement demander le remboursement des sommes déjà versées si l'agence de presse slovène STA ne fournit pas les documents financiers nécessaires pour l'évaluation faite par le gouvernement. Le directeur de STA a refusé de fournir cette documentation exigée. Le gouvernement a donc simplement appliqué une clause du contrat".
L'agence de presse nie ces accusations et le refus de transmettre les informations demandées. Cette controverse risque de plomber la présidence slovène de l'UE qui se terminera à la fin de l'année.