Les prix du gaz en Europe au plus bas depuis trois mois en raison de la baisse de la demande

L'UE cherche la bonne réponse pour réduire les prix du gaz
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Par Jorge LiboreiroEuronews
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Face à l’envolée des coûts observée ces derniers mois, les ménages et les industriels ont réduit leur demande en gaz entraînant une diminution des prix, qui restent tout de même élevés par rapport à 2021.

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Les prix du gaz en Europe ont atteint leur plus bas niveau sur trois mois, en raison de la baisse de la demande de l'industrie et des ménages.

Lundi matin, les prix du mécanisme néerlandais de transfert de titres (TTF), principale plate-forme commerciale d'Europe, oscillaient autour de 150 € par mégawattheure, tombant parfois en dessous de ce seuil, après s'être établis à 156 € vendredi.

La dernière fois que les prix sont passés sous le seuil de 150 euros, c'était au début du mois de juillet.

La Commission européenne a annoncé que les installations de stockage de gaz de l'UE, qui sont essentielles pour répondre à la demande supplémentaire en hiver, étaient à plus de 90 % de leur capacité.

Cette relative bonne nouvelle offre aux 27 un répit dans leurs efforts pour contenir la crise énergétique.

Les prix les plus récents sont loin du record historique de 349 euros atteint fin août, mois qui a déclenché l'alarme dans les capitales et qui a alimenté les appels à un plafonnement des prix de gros du gaz à l'échelle européenne.

Les prix restent toutefois exceptionnellement élevés. Il y a un an, le TTF indiquait que le gaz coûtait 38 euros par mégawattheure.

Les prix élevés du gaz ont un effet d'entraînement sur l'ensemble du secteur énergétique européen.Le gaz détermine en effet le prix final de l'électricité. Cette envolée entraîne celle des factures électriques des ménages et des entreprises.

L'Union européenne explore différentes pistes, notamment des plafonds de prix ciblés et une autre référence que le TTF, afin de réduire l'influence des prix du gaz sur l'électricité, mais les États membres sont encore divisés sur la voie la plus appropriée - et la moins risquée - à suivre.

La tendance à la baisse des prix du gaz devrait orienter le débat en cours et pourrait servir d'argument aux États membres, comme l'Allemagne et les Pays-Bas, qui ont préconisé des méthodes plus prudentes plutôt qu'une intervention forcée sur le marché.

"La baisse des prix du gaz est due au fait que les stockages sont maintenant presque pleins et aux températures douces jusqu'à présent", estime Simone Tagliapietra, chargé de recherche à l’institut Bruegel.

"Ce qui est important, c'est que les marchés voient la demande diminuer, notamment dans le secteur industriel."

Les économies d'énergie sont devenues la pièce maîtresse de la réponse de l'UE à la crise énergétique. Elles sont considérées comme essentielles pour rééquilibrer l'inadéquation entre l'offre et la demande.

En juillet dernier, les États membres ont adopté le tout premier plan coordonné visant à réduire la consommation de gaz de 15 % entre août et mars.

Ce plan a été conçu comme un bouclier préventif contre la manipulation des approvisionnements en gaz par la Russie, qui alimente la spéculation sur le marché et fait grimper les prix à des niveaux record.

Les soupçons de l'UE se sont révélés exacts lorsque le Kremlin a fermé le gazoduc Nord Stream 1 en représailles aux sanctions occidentales.

Un plan distinct, axé sur des économies d'énergie obligatoires pendant les périodes de pointe, a été approuvé fin septembre.

Le secteur industriel a déjà été contraint de réduire les heures de production et de faire des économies en raison de la crise énergétique.

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La production industrielle dans la zone euro a diminué de 2,3 % en juillet par rapport au mois précédent, selon Eurostat. La confiance des consommateurs est à son plus bas niveau historique (-28,8% dans la zone euro), chutant plus fortement que lors de la pandémie covid-19.

Un document informel rédigé par la Commission européenne fait état d'importantes économies de gaz dans la plupart des pays de l'UE, même si certains, comme l'Irlande, la Grèce, la Suède et l'Espagne, ont en fait augmenté leur consommation.

La présidente de la Banque centrale européenne estimait le mois dernier que les perspectives économiques s'assombrissaient et que l'activité des entreprises allait "ralentir sensiblement". Christine Lagarde, a également prédit deux trimestres consécutifs de contraction économique en hiver, ce qui équivaudrait à une récession technique.

Les analystes jugent que, même si une récession serait douloureuse pour les Européens, elle freinerait la demande et ferait baisser davantage les prix du gaz.

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