Réduire l'empreinte carbone de la production audiovisuelle : certains le font déjà dans l'UE

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Par Aurora Velez
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Un projet européen mené dans huit pays et appelé Green Screen vise à promouvoir l'échange autour de pratiques durables dans la production audiovisuelle. Car tourner un téléfilm en limitant ses émissions de CO2, c'est possible !

Quelles sont les différentes pistes pour réduire l'empreinte carbone d'une production pour le cinéma ou la télévision ? Le projet européen Green Screen a justement pour objectif de partager les meilleures pratiques durables auprès des professionnels de ce secteur. Huit pays, dont la Slovaquie, relèvent le défi en participant à cette initiative.

Mais quelle est l'ampleur des émissions de CO2 générées dans l'audiovisuel ?"On peut comparer une production européenne moyenne à dix ménages en termes de quantité de CO2 générée sur une année," nous fait remarquer Zuzana Bieliková, commissaire au secteur du film à la Commission du film de Slovaquie.

Des moyens de transport au repas en passant par les costumes

À Čertižné dans le nord-est de la Slovaquie, nous rejoignons un lieu de tournage utilisé pour le film intitulé "Potopa" ("Flood" en anglais), du réalisateur Martin Gonda. Ce sont près de 50 personnes qu'il faut loger et qui se déplacent avec de l'équipement, des éclairages ou encore des repas... Mais cette équipe-là s'engage en suivant les consignes de Green Screen afin de réduire son empreinte carbone.

Le transport est l'un des aspects dans son viseur. "Nous préférons le train à la voiture ou à l'avion," indique Katarína Krnáčová, productrice du film. "De plus, s'il est indispensable de prendre la voiture, nous essayons de faire du covoiturage," ajoute-t-elle. "L'autre aspect est la restauration, clairement : nous essayons d'éviter la viande rouge et la viande en général," explique-t-elle. "Et puis, nous veillons à utiliser des accessoires et des costumes qui sont soit loués, soit d'occasion," dit-elle.

Financement européen

Ce projet pilote a concerné le Royaume-Uni, la Suède, la Belgique, la France, la Roumanie, l'Espagne, la Pologne et la Slovaquie. Il s'est déroulé de 2014 à 2020, mais le partenariat continue d'être actif dans plusieurs de ces pays. 

Le coût total de Green Screen s'est élevé à 2,6 millions d'euros dont 85% provenant de la politique européenne de cohésion, les 15% restants ayant été financés par huit sociétés audiovisuelles associées au projet.

Une calculatrice d'émissions de CO2 par tournage

Green Screen démarre en amont des tournages, par des réunions dites de "prise de conscience", mais aussi par la mise à disposition d'outils.

La Commission du Film de Bratislava, aux côtés de Propmálaga (Espagne) et le Fonds Audiovisuel de Flandre (Belgique) est à l'origine d'Eureca, une sorte de calculatrice d'émissions de CO2 par tournage, disponible gratuitement.

"C'est très simple : il suffit de faire ses calculs," précise Zuzana Bieliková. "Combien d'empreinte carbone vais-je produire si je prends le train pour me rendre à cette destination ? Combien si je prends l'avion ? Combien si je fais du covoiturage ou combien si je pars seul en voiture ? Vous pouvez faire ces calculs préalables et, sur cette base, décider quelle est la meilleure option pour vous et votre équipe de tournage," fait-elle remarquer.

Un "Green Manager"

Sur le lieu de tournage, un "Green Manager" s'occupe spécifiquement de la durabilité. En Slovaquie, il est même obligatoire de nommer un tel professionnel certifié pour pouvoir demander un financement supplémentaire.

Sur le décor utilisé pour "Potopa", le gros des efforts a porté sur l'électricité. Plutôt que d'installer un générateur, l'équipe s'est raccordée au réseau local, via des voisins qui ont donné leur accord, puis la production rembourse la consommation.

Mais il y a aussi des mesures simples qui permettent de limiter l'empreinte carbone, comme le fait remarquer Valentína Hučková, "Green Manager" sur le film "Potopa".

"En 32 jours de tournage, nous aurions gaspillé jusqu'à 200 bouteilles en plastique par jour, mais en n'apportant qu'un seul récipient qui est lavable et réutilisable, nous économisons les déchets plastiques, de même pour les gobelets," se félicite la jeune femme. "Mais comme toujours en ce qui concerne les déchets, il est préférable de ne pas en produire du tout," rappelle-t-elle pour finir.

Journaliste • Aurora Velez

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