Il faut "une réglementation qui soit à l'épreuve du temps" pour l’intelligence artificielle

L'intelligence artificielle pourrait bouleverser les sociétés
L'intelligence artificielle pourrait bouleverser les sociétés Tous droits réservés AP Photo
Tous droits réservés AP Photo
Par Stefan Grobe
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Victoria Espinel, PDG de BSA The Software Alliance, et conseillère du président des Etats-Unis sur l'intelligence artificielle suggère un renforcement de la coopération internationale pour le développement de cette technologie.

PUBLICITÉ

C’est l’un des plus grands événements technologiques au monde. Le Web Summit s'est tenu cette semaine. L’événement portait cette année sur l’intelligence artificielle. Cette technologie représente une opportunité mais aussi un défi pour les sociétés.

Euronews a interrogé Victoria Espinel, PDG de BSA The Software Alliance, un groupe industriel représentant les entreprises de logiciels aux États-Unis conseillère du président américain, Joe Biden, sur l'intelligence artificielle (IA).

Euronews :

Le Parlement européen et le Congrès américain tentent actuellement de réglementer l'IA. Quels devraient être les principaux points d'un tel cadre législatif ?

Victoria Espinel :

C'est une période très active pour la réglementation de l'intelligence artificielle, ce qui est fantastique. Je dirais aux décideurs politiques du monde entier, pas seulement aux États-Unis et dans l'UE, mais dans le monde entier, de se concentrer sur les risques les plus importants auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui, des risques qui peuvent être traités, je pense, c'est ce que les décideurs politiques devraient prioriser. Je pense qu'il y a de grandes tentatives aux États-Unis, en Europe et ailleurs pour avoir une approche flexible basée sur les risques. Et la dernière chose que je dirais, c'est qu'il faut s'assurer qu'elle est suffisamment flexible pour fonctionner à long terme, car l'innovation va continuer à aller de l'avant. Nous avons donc besoin d'une réglementation qui soit à l'épreuve du temps.

Euronews :

L'approche européenne est-elle différente de l'approche américaine ?

Victoria Espinel :

Elles sont similaires à certains égards. Je pense que (l'UE et les Etats-Unis) ont tous deux adopté une approche qui se concentre sur les risques, des risques qui peuvent être traités aujourd'hui, et je pense que c'est positif. Bien sûr, il y a des différences. Nous avons des systèmes juridiques différents, mais sur le plan conceptuel, je pense qu'il y a beaucoup de similitudes, ce qui est très positif. Et je pense que l'attention portée par les décideurs politiques à l'heure actuelle signifie que nous avons une réelle opportunité d'avoir une approche coordonnée à l'échelle mondiale. Cette opportunité ne durera pas éternellement. C'est donc le moment pour les gouvernements de travailler ensemble.

Euronews :

Il y aura en 2024 des élections dans l'UE et aux États-Unis. Dans quelle mesure craignez-vous que l'IA n'ouvre une nouvelle ère de désinformation politique ?

Victoria Espinel :

C'est déjà le cas. Je pense que ce qui nous préoccupe, c'est de savoir si ce phénomène sera exacerbé ou accéléré par certains des outils existants. La bonne nouvelle, c'est que ce problème s'est déjà posé par le passé et que les entreprises technologiques et les éditeurs de logiciels s'attachent à le résoudre. Et les décideurs politiques savent qu'il s'agit d'une menace réelle à laquelle il faut s'attaquer. C'est pourquoi. Je pense que ce niveau d'attention nous donne une réelle opportunité de mettre en place des règles qui répondront à ces risques. Et j'espère que les élections, dans un sens, seront un catalyseur pour ce mouvement.

Euronews :

Comment devrions-nous nous défendre en tant que société contre les acteurs malveillants des campagnes électorales ?

Victoria Espinel :

Cette réponse comporte de nombreux éléments, mais je pense que l'un d'entre eux est que le public dispose d'autant d'informations que possible, y compris pour savoir si le contenu qu'il voit a été généré par l'IA ? A-t-il été manipulé par l'IA ? Je pense donc que l'industrie et les gouvernements peuvent prendre ensemble des mesures importantes pour que le grand public comprenne le mieux possible le contenu qu'il voit.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Limogé vendredi d'OpenAI, l'Américain Sam Altman est embauché lundi par Microsoft

1er mai : tensions en marge du cortège à Paris

Géorgie : Josep Borrell "condamne fermement" la répression des manifestations