Etablir une coopération internationale sur l’intelligence artificielle est-elle possible ?

La coopération avec la Chine est un élément essentiel de l'élaboration de normes internationales relatives à l'intelligence artificielle
La coopération avec la Chine est un élément essentiel de l'élaboration de normes internationales relatives à l'intelligence artificielle Tous droits réservés Ng Han Guan/Copyright 2021 The AP. All rights reserved.
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Par Christopher Pitchers
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La conférence internationale sur l'intelligence artificielle qui s’est tenue à Bruxelles a mis en avant le besoin d’une collaboration à l’échelle mondiale afin de sécuriser le développement et le déploiement de cette technologie.

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Alors que les gouvernements du monde entier sont lancés dans une course pour réglementer l'intelligence artificielle, l'attention portée à la coopération mondiale, en particulier avec la Chine, s'intensifie.

Ce fut l'un des thèmes de la conférence internationale sur l'intelligence artificielle (IA) qui s'est tenue à Bruxelles. Pour de nombreux participants, une collaboration avec Pékin pourrait toutefois se révéler difficile.

"Je pense qu'il est juste de dire que la réalité géopolitique n'est pas très propice à une coopération profonde et significative. La guerre technologique entre les États-Unis et la Chine ne cesse de s'intensifier. Il y a une énorme course à la suprématie technologique", constate Anu Bradford, professeure de droit à la Columbia Law School.

"Il est donc difficile de voir les États-Unis et l'UE se mettre d'accord avec la Chine sur des règles particulièrement significatives et substantielles autour de l'IA", ajoute-t-elle.

Cette attention accrue sur une plus grande collaboration intervient à un moment délicat compte tenu des efforts internationaux nécessaires pour travailler à l'établissement de normes de sécurité. Malgré les tensions géopolitiques, des initiatives indiquent la volonté d'avancer sur un chemin commun.

Les Etats-Unis et la Chine ont par exemple signé la semaine dernière au Royaume-Uni la déclaration de Bletchley pour la sécurité de cette technologie. L'espoir règne aussi auprès des entreprises.

"Je suis très optimiste sur ce qui peut être fait entre les entreprises, entre les ingénieurs, les entreprises chinoises qui jouent déjà un rôle très actif (...) Tant que ces conversations peuvent se poursuivre et même peut-être être facilitées par les gouvernements, malgré les tensions géopolitiques, je pense qu'il y aura des progrès à l'avenir", assure Rebecca Arcesati, analyste en chef à l’Institut Mercator d'études sur la Chine.

Mais pour l'eurodéputé en charge de la loi sur l'intelligence artificielle, la coopération avec la Chine ne doit pas être le dossier prioritaire du moment. Dragoș Tudorache (Renew Europe) appelle l'Occident à mettre d'abord de l'ordre dans ses rangs.

"Avant tout, nous devons nous assurer que nous sommes les premiers sur la ligne - nous les démocraties qui comprenons la technologie de la même manière - et son rôle dans la société. Nous devons d'abord nous rendre aussi convergents que possible, aussi alignés que possible, et ensuite avoir une conversation appropriée avec la Chine", juge l’élu roumain.

La coopération entre l'Occident et la Chine pourrait connaître un nouvel élan la semaine prochaine. Le président des Etats-Unis, Joe Biden, devrait rencontrer son homologue chinois, Xi Jinping, ce qui pourrait jeter les bases d'une entente future dans le domaine de l'intelligence artificielle.

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